De ↔ Fr
Frankenstein oder Der moderne Prometheus
Mary Shelley
→Frankenstein ou le Prométhée moderne
Mary Shelley
- I -
Ich bin in Genf geboren. Meine Familie ist eine der vornehmsten dieser Stadt.
→Je suis né à Genève et ma famille est l'une de plus importantes de cette république.
Mein Vater war angesehen bei allen, die ihn kannten, wegen seiner unbestechlichen Rechtschaffenheit und der unermüdlichen Hingabe an seine Pflichten.
→Mes ancêtres ont été, de longues années durant, conseillers ou syndics et mon père a occupé plusieurs fonctions officielles avec honneur et gloire.
In jüngeren Jahren schon hatte er im Dienste seiner Vaterstadt gestanden und verschiedene Umstände hatten es mit sich gebracht, daß er lange nicht zur Gründung eines eigenen Herdes gekommen war.
→Il était respecté par tous ceux qui connaissaient en lui son intégrité et son inlassable dévouement au bien public. Il fut, dans sa jeunesse, constamment absorbé par les affaires de son pays.
Erst später hatte er geheiratet, als er die Mittaghöhe des Lebens schon überschritten.
→Un certain nombre de faits l'empêchèrent de se marier tôt et ce ne fut que sur le déclin de sa vie qu'il se maria et devint père de famille.
Da die Vorgeschichte seiner Ehe für seinen ganzen Charakter bezeichnend ist, kann ich nicht umhin, ihrer Erwähnung zu tun.
→Comme les circonstances de son mariage illustrent son caractère, je ne puis pas ne pas les relater. Einer seiner intimsten Freunde war ein Kaufmann, der infolge mißgünstiger Schicksale von der Höhe des Glückes herab in die tiefste Armut geriet.
→Parmi ces amis intimes, figurait un commerçant qui, après avoir connu la fortune, tomba dans la pauvreté, à la suite de quelques opérations malheureuses.
Dieser Mann, er hieß Beaufort, war stolz und unbeugsam und konnte es nicht ertragen, jetzt an der gleichen Stätte arm und vergessen zu leben, wo man ihn einst wegen seines Reichtums und seines glänzenden Auftretens besonders geehrt hatte.
→Cet homme dont le nom étant Beaufort était un être orgueilleux et inflexible : il ne put se faire à l'idée de vivre pauvre et oublié dans ce même pays où il avait brillé autrefois par sa richesse et sa puissance.
Er zahlte als ehrlicher Mann noch seine Schulden und zog sich dann mit seiner Tochter nach Luzern zurück, wo er unerkannt und armselig sein Leben fristete.
→Když vyrovnal své dluhy co nejčestněji, odstěhoval se s dcerou do Lucernu, kde žil v odloučenosti a bídě.
Mein Vater war ihm in aufrichtiger Freundschaft zugetan und fühlte tiefes Erbarmen mit dem unglücklichen Manne.
→Mon père aimait beaucoup Beaufort et il fut fort affecté par cette retraite provoquée par de pénibles circonstances.
Auch bedauerte er sehr den falschen Stolz, der den Freund hinderte, seine Hilfe anzunehmen;
→Il regretta le faux orgueil de son ami, d'autant que ce dernier avait agi d'une manière qui n'était pas digne de l'affection qui les unissait.
hatte er doch gehofft, ihm mit seinem Rat und seinem Kredit wieder auf die Beine helfen zu können.
→Il partit sans tarder à sa recherche dans le but de le persuader de reprendre son commerce, grâce à son crédit et à son assistance.
Tatsächlich hielt sich Beaufort dermaßen sorgfältig verborgen, daß es meinem Vater erst nach Verlauf von zehn Monaten gelang, ihn ausfindig zu machen.
→Beaufort avait pris toutes les mesures nécessaires pour se cacher et ce ne fut qu'au bout de dix mois que mon père découvrit sa retraite.
Überwältigt von der Freude, die ihm diese Entdeckung bereitet hatte, eilte er nach dem Hause, das in einer schmalen Gasse in der Nähe der Reuß lag.
→ Fou de joie, il se rendit dans sa maison qui était située dans une ruelle, près de la Reuss.
Aber schon bei seinem Eintritt wurde ihm klar, daß er eine Stätte der Not und des Elendes vor sich sah.
→Mais lorsqu'il y entra, seuls la misère et le désespoir l'accueillirent.
Beaufort hatte aus seinem Zusammenbruch nur eine ganz unbedeutende Summe gerettet, aber sie hätte wenigstens genügt, ihn einige Monate zu erhalten.
→Beaufort n'avait sauvé de son naufrage qu'une faible somme d'argent mais elle devait suffire pour subsister quelques mois ;
In dieser Zeit hoffte er in einem Kaufhause eine Stellung zu finden.
→il espérait alors obtenir une place respectable chez un négociant.
Die erzwungene Untätigkeit gab ihm Zeit, noch mehr über das nachzudenken, was aus ihm geworden,
→Dans l'intervalle, il resta donc inactif, ce qui ne fit qu'attiser son chagrin car il avait le loisir de réfléchir sur les revers qu'il avait essuyés.
und vertiefte seinen Gram, so daß er schließlich nach drei Monaten aufs Krankenbett sank.
→Au bout de trois mois, il était devenu apathique et, incapable du moindre effort, il dut garder le lit.
Seine Tochter pflegte ihn mit der äußersten Hingabe, aber sie konnte es sich nicht verhehlen, daß ihr kleines Kapital rapid dahinschwand und daß dann keine Hoffnung auf irgend eine Unterstützung bestand.
→Sa fille prit soin de lui avec la plus grande tendresse. Avec désespoir aussi car leurs faibles ressources diminuaient rapidement et qu'il n'y en avait pas d'autres.
Aber Karoline Beaufort besaß eine ungewöhnliche Spannkraft und ihr Mut wuchs in diesen Widerwärtigkeiten.
→Par bonheur, Caroline possédait une volonté peu commune et son courage grandit dans l'adversité.
Sie versah die ganze Arbeit und vermochte durch Strohflechtereien wenigstens so viel zu verdienen, daß sie beide gerade noch notdürftig ihr Leben zu fristen imstande waren.
→Elle se procura une occupation honnête, tressa de la paille et, par quelques moyens, s'ingénia à gagner de quoi subvenir aux besoins essentiels.
Einige Monate vergingen in dieser Weise. Ihr Vater wurde immer elender,
→Plusieurs mois se passèrent ainsi. L'état de son père empirait,
so daß sie von seiner Pflege ausschließlich in Anspruch genommen wurde. Die letzten Notpfennige waren bald ausgegeben und im zehnten Monat starb ihr Vater in ihren Armen, sie als bettelarme Waise zurücklassend.
→elle consacrait la plus grande partie de son temps à le soigner, ses ressources s'épuisaient et, dix mois plus tard, Beaufort mourut dans ses bras, la laissant orpheline et démunie.
Dieser letzte Schlag war der härteste für sie; sie kniete gerade bitterlich weinend am Sarge Beauforts, als mein Vater eintrat.
→Ce dernier coup l'accabla. Elle était agenouillée en larmes, devant le cercueil, lorsque mon père entra dans la chambre.
Er kam wie ein rettender Engel zu dem armen Mädchen und vertrauensvoll legte sie ihr Geschick in seine helfenden Hände.
→Il apparut à la pauvre fille comme un ange protecteur et elle se confia à lui.
Nach der Beerdigung seines Freundes brachte er Karoline nach Genf und gab sie dort Verwandten zur Obhut.
→Après l'enterrement de son ami, il la conduisit à Genève et la plaça sous la protection d'un parent.
Zwei Jahre später war sie seine Frau.
→Deux ans plus tard, Caroline devenait sa femme.
Der Altersunterschied meiner beiden Eltern war zwar sehr bedeutend, aber gerade das schien die Liebe, die sie zu einander hegten, nur zu vertiefen.
→Il y avait, entre mes parents, une grande différence d'âge mais cela parut renforcer les liens d'affection et de dévouement qui les unissaient.
Mein Vater besaß ein ausgeprägtes Gerechtigkeitsgefühl, das ihn nur da wirklich lieben ließ, wo er auch seine Achtung geben konnte.
→Il y avait chez mon père un tel sens de la justice qu'il ne lui était pas possible d'aimer une personne qu'il ne pouvait pas estimer.
Vielleicht hatte er in seinen früheren Jahren irgend eine Erfahrung in dieser Hinsicht gemacht und legte deshalb so viel Wert auf den inneren Wert.
→Peut-être autrefois avait-il souffert de l'infidélité d'une femme et attribuait-il dès lors plus de prix à une vertu éprouvée.
Er zeigte für meine Mutter eine Verehrung, die sich von der schwächlichen Liebe älterer Leute wohl unterschied
→Son attachement pour ma mère était fait de gratitude et d'adoration que l'âge ne peut expliquer :
und die aus wirklicher Hochachtung vor ihr entsprang und vielleicht auch aus dem Wunsche, sie für all das Leid zu entschädigen, das ihr ihre Jugend gebracht.
→il respectait ses qualités et s'efforçait par ce moyen de lui faire oublier toutes les peines qu'elle avait, endurées. Il se comportait avec elle avec une grâce inexprimable :
Alles drehte sich um sie, um ihr Wohlergehen.
→tout visait à satisfaire ses désirs et ses goûts.
Er hielt sie, wie ein Gärtner eine wertvolle exotische Blume hält und sie vor jedem rauhen Windzug behütet.
→Il cherchait à la protéger, comme un jardinier protège une plante exotique contre toute intempérie, et multipliait les attentions afin d'émouvoir agréablement sa nature douce et bienveillante.
Allerdings hatte ihre Gesundheit und auch ihr starker, mutiger Geist unter den schweren Erschütterungen gelitten.
→La santé de ma mère et même sa tranquillité d'esprit avaient été fortement ébranlées par le malheur.
Während der zwei Jahre, die seiner Verehelichung vorausgingen, hatte mein Vater allmählich alle seine Ämter abgegeben,
→Mon père, durant les deux années qui avaient précédé son mariage, avait progressivement abandonné ses fonctions publiques.
und sofort nach der Hochzeit begab sich das Paar nach Italien,
→Après leur union, mes parents gagnèrent aussitôt l'Italie.
wo das milde Klima und eine Reise durch das wundervolle Land die Gesundheit der jungen Frau wiederherstellen sollten.
→Le changement de décor, l'intérêt d'un tel voyage dans un pays aussi merveilleux devaient raffermir la santé de ma mère.
Von Italien aus ging dann die Reise nach Deutschland und Frankreich.
→Après l'Italie, ils visitèrent l'Allemagne et la France.
Ich, das älteste Kind, kam in Neapel zur Welt und begleitete als kleiner Bursche schon meine Eltern auf ihren Streifzügen.
→Moi, leur premier enfant, je naquis à Naples et déjà en bas âge je les accompagnai dans leurs périples.
Mehrere Jahre blieb ich ihr einziges Kind.
→Je fus leur seul enfant, durant plusieurs années.
Aus ihrer unerschöpflichen Liebe zueinander entsprang eine reiche Quelle von Liebe für mich.
→Bien qu'ils fussent fortement attachés l'un à l'autre, mes parents puisaient dans leur amour même l'immense affection qu'ils me prodiguaient.
Die Liebkosungen meiner Mutter und das wohlwollende Lächeln meines Vaters sind meine ersten Erinnerungen.
→Les tendres caresses de ma mère, les sourires généreux de mon père inondent mes premiers souvenirs.
Ich war ihnen zugleich Spielzeug und Idol und, was das Beste ist, ihr Kind, das kleine, hilflose Wesen, das ihnen Gott geschenkt hatte,
→J'étais leur jouet et leur idole et quelquefois plus encore leur enfant, l'innocente et faible créature que le ciel leur avait donnée pour l'élever dans le bien
um es aufzuziehen, dessen Wohl und Wehe in ihren Händen lag.
→et qu'ils se devaient de conduire vers le bonheur ou vers le malheur, selon qu'ils s'acquitteraient bien ou mal de leurs devoirs envers moi.
Lange Zeit war ich ihre einzige Sorge.
→Pendant longtemps, je fus l'unique objet de leurs soins.
Meine Mutter hatte sich noch ein Töchterchen ersehnt, aber ich blieb das einzige Reis am Baume.
→Ma mère désirait beaucoup avoir une fille mais je continuais à être leur seul enfant.
Als ich etwa fünf Jahre alt war, machten wir eine Reise nach der italienischen Grenze und verbrachten auch eine Woche an den Gestaden des Comersees.
→Vers ma cinquième année, nous fîmes un voyage au-delà de la frontière italienne pour passer une semaine sur les bords du lac de Côme.
Ihr wohltätiger Sinn führte sie oftmals in die Hütten der Armen.
→Jejich soucit s utrpením je čas od času přiměl k návštěvám chudých.
Meine Mutter empfand das nicht nur als eine Pflicht, es war ihr ein Bedürfnis, eine Leidenschaft, den Armen in ihrem Elend ein Engel zu sein, denn sie hatte selbst viel gelitten und wußte, wie weh das tut.
→Pour ma mère, ce n'était pas tant un devoir qu'une nécessité, qu'une passion. Elle se souvenait de ce qu'elle avait elle-même enduré et se sentait obligée de devenir à son tour un ange consolateur.
Bei einem ihrer Spaziergänge erregte eine kleine Hütte ihre Aufmerksamkeit, die wie verschämt sich in einem Seitentale barg
→Au cours d'une promenade, une pauvre masure au fond d'un vallon attira son attention par son aspect délabré :
und die, von der Schar armselig gekleideter Kinder zu schließen, die vor der Türe saßen, ein gut Teil Not und Elend zu bergen schien.
→de nombreux enfants vêtus de haillons jouaient dans les parages – l'image même du dénuement le plus absolu.
Als mein Vater eines Tages nach Mailand verreist war, besuchte meine Mutter diese Hütte und ich durfte sie begleiten.
→Un jour, alors que mon père s'était rendu à Milan, ma mère m'emmena visiter ce logis.
Wir trafen ein bäuerisches Ehepaar, von Sorge und harter Arbeit niedergebeugt, das gerade ein karges Mahl an die fünf hungernden Kinder verteilte.
→Elle y trouva un paysan et sa femme, des gens qui travaillaient dur, qui étaient terrassés par la misère et qui devaient nourrir cinq enfants affamés.
Unter diesen war eines, das meiner Mutter besonders auffiel, denn es schien von ganz anderem Schlage.
→L'un d'entre eux capta plus particulièrement l'attention de ma mère. C'était une petite fille qui semblait appartenir à un tout autre monde.
Während die übrigen Kinder schwarzäugige, derbe Kerle waren, sah die schlanke Kleine sehr hübsch aus.
→Alors que les quatre autres étaient de robustes petits vagabonds aux yeux foncés, elle était mince et blonde.
Sie hatte glänzendes Goldhaar und trotz der Armut ihrer Kleidung breitete sich ein unverkennbarer Adel über sie aus.
→Her hair was the brightest living gold, and despite the poverty of her clothing, seemed to set a crown of distinction on her head. Ihre Stirn war breit und hoch, ihre Augen leuchteten wie Sterne und ihr ganzes Antlitz war so lieblich, daß man sie nicht ansehen konnte, ohne sofort das Gefühl zu haben, daß sie etwas Besonderes, ein gottbegnadetes Geschöpf sei.
→Son front était calme et dégagé, ses yeux bleus et limpides, ses lèvres, les traits de son visage reflétaient une sensibilité, une douceur telles qu'en les apercevant, on ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle était d'une espèce différente, une créature envoyée par le ciel dont la physionomie avait une empreinte angélique.
Die Bäuerin hatte gleich bemerkt, daß meine Mutter mit Interesse und Bewunderung ihre Augen auf der Kleinen ruhen ließ, und erzählte sofort deren Lebensgeschichte.
→La paysanne s'aperçut que ma mère regardait avec émerveillement cette jolie petite fille et, aussitôt, elle lui raconta son histoire.
Sie war nicht ihr Kind, sondern das Töchterchen eines Edelmannes aus Mailand. Ihre Mutter, eine Deutsche, war gestorben, als sie dem Kinde das Leben gegeben hatte.
→Non, ce n'était pas son enfant mais bien la fille d'un noble milanais. La mère, une Allemande, était morte en lui donnant le jour.
Man hatte ihnen das kleine Wesen zur Pflege übergeben, sie waren damals noch nicht so arm gewesen.
→L'enfant avait été placée chez ces braves gens, à une époque où ils jouissaient d'une meilleure situation.
Sie waren noch nicht lange verheiratet und ihr erstes Kind war damals gerade zur Welt gekommen.
→Eux-mêmes étaient mariés depuis peu et leur premier bébé venait précisément de naître.
Der Vater ihres Pflegekindes war einer jener Italiener gewesen, die in der Erinnerung an die glorreiche Geschichte ihrer Heimat aufgewachsen waren;
→Quant au père de la fillette, c'était un de ces Italiens élevés dans le souvenir de l'ancienne magnificence de son pays,
einer jener Männer, die sich selbst opferten, um ihrem Vaterlande die Freiheit zu verschaffen.
→un de ces schiavi ognor frementi qui combattait lui-même pour son indépendance.
Auch er fiel seiner Leidenschaft zum Opfer. Ob er starb oder ob er noch in einem der Gefängnisse Österreichs schmachtete, wußte man nicht.
→Il avait été la victime de son courage et l'on ne savait trop s'il vivait encore ou s'il croupissait toujours dans les prisons autrichiennes. Jedenfalls waren seine Güter konfisziert worden und sein Kind war ein Bettelkind geworden.
→Ses biens avaient été confisqués et c'est pourquoi sa fille était orpheline et pauvre.
Es blieb bei seinen Pflegeeltern und blühte in der rauhen Umgebung schöner wie eine Rose zwischen dunkelfarbigem Unkraut.
→Elle avait vécu auprès de ses parents d'adoption et elle avait grandi dans cette masure, un peu comme une rose au milieu des ronces.
Als mein Vater von Mailand zurückkehrte, fand er mich auf dem Vorplatze unserer Villa mit der Kleinen spielend, die schön war wie ein Cherub; ein Wesen, aus dessen Augen wundervolle Strahlen leuchteten und das schlank und beweglich war wie eine Gemse.
→Quand mon père revint de Milan, il trouva jouant à mes côtés dans le vestibule de notre demeure, une enfant plus belle qu'un chérubin, une créature dont le regard irradiait et dont les mouvements étaient plus gracieux que ceux des chamois sur les montagnes.
Die Angelegenheit war bald geregelt. Mit Erlaubnis meines Vaters vermochte die Mutter die armen Leute rasch zu bewegen, ihr die Obhut über das Kind zu überlassen.
→Cette présence fut rapidement expliquée. Avec son accord, ma mère persuada les paysans qui la gardaient de lui confier la charge de l'enfant.
Sie konnten die arme, süße Waise gut leiden und sie war ihnen immer wie ein Sonnenschein im Hause gewesen;
→Ils l'aimaient certes et pour eux elle avait été une bénédiction.
deshalb hätten sie es nicht übers Herz gebracht, sie in Not und Elend zurückzuhalten, während ihr die Vorsehung ein solches Glück bescherte.
→Mais ils comprirent qu'il n'était pas juste de la laisser dans la pauvreté et le besoin au moment où la Providence lui assurait une protection plus puissante.
Sie fragten noch den Priester des Ortes um Rat, und das Resultat dieser Unterredung war, daß Elisabeth Lavenza ihren Einzug in das Haus meiner Eltern hielt.
→Ils consultèrent le curé du village : il fut décidé qu'Élisabeth Lavenza viendrait habiter la maison de mes parents.
Sie wurde mir lieber als eine Schwester – die liebliche, angebetete Gefährtin meines Schaffens und meiner Erholung.
→Elle ne fut pas seulement une sœur pour moi mais aussi la délicieuse compagne de mes études et de mes loisirs.
Jeder hatte Elisabeth gern. Die Liebe und Verehrung, mit der sie alle bedachten, die ihr näher traten, war mein Stolz und meine Freude.
→Tout le monde adorait Élisabeth. L'attachement passionné, la vénération que chacun lui vouait et qui m'animait aussi furent mon orgueil et mon ravissement.
Am Vorabend des Tages, an dem Elisabeth zu uns kam, sagte meine Mutter zu mir: »Ich habe ein reizendes Geschenk für meinen Viktor, morgen sollst du es haben.«
→La veille de son arrivée, ma mère m'avait dit, comme si elle plaisantait : « J'ai un joli cadeau pour mon Victor. Il le recevra demain.
Und als sie am Morgen das Kind mir als die versprochene Gabe zeigte, faßte ich voll kindlichen Ernstes ihre Worte so auf, daß Elisabeth mein sei, um sie zu schützen, zu lieben und zu verhätscheln.
→Et c'est pourquoi, lorsqu'elle me présenta le lendemain Élisabeth comme le cadeau qui m'était promis, je pris ses propos à la lettre, avec la gravité de l'enfance, et je voulus tenir Élisabeth pour mienne – afin de la protéger, de l'aimer et de la chérir.
Jedes Lob, das der Kleinen galt, nahm ich so auf, als sei es ein Lob meines Eigentums.
→Les louanges qu'on lui adressait, je considérais qu'elles m'étaient destinées.
Wir nannten einander beim Vornamen.
→Nous nous appelions familièrement cousin et cousine.
Kein Wort ist imstande zu schildern, was wir uns waren, um so mehr als sie bis zu ihrem Tode meine einzige Schwester sein sollte.
→Aucun mot, aucune expression ne pourraient traduire l'amitié qu'elle me portait – elle qui était plus que ma sœur et que je voulais à moi jusqu'à la mort.
- II -
Wir wuchsen zusammen auf;
→Nous avons été élevés ensemble.
ich war nicht ganz ein Jahr älter als sie.
→Il n'y avait même pas un an de différence entre nous.
Ich brauche nicht besonders zu betonen, daß uns Uneinigkeit oder Streit fremd waren.
→Je n'ai pas besoin de dire que nous étions à l'abri de toute dissension, de toute dispute.
Harmonie bildete die Grundlage unserer Freundschaft, und die Verschiedenheit unserer Charaktere schien uns eher noch fester zu binden als uns zu trennen.
→Notre amitié était empreinte de l'harmonie la plus totale et la diversité, le contraste qui subsistait dans nos caractères nous rapprochaient davantage l'un de l'autre.
Elisabeth war ruhiger und gesammelter als ich; aber bei all meiner Leidenschaftlichkeit war ich doch ein Freund ernster Arbeit und voll Wissensdurst.
→Élisabeth était plus calme, plus appliquée que moi. Avec mon tempérament plus fougueux, je pouvais néanmoins mieux me concentrer et, à l'inverse d'elle, j'étais avide de connaissance.
Die Welt war mir ein Geheimnis, das ich unter allen Umständen zu enträtseln mir vorgenommen hatte.
→À mes yeux, le monde était un secret que je voulais percer.
Neugierde, der Wunsch hinter die verborgenen Naturgesetze zu kommen, Freude, ja Entzücken, als sich mir so manches Wunder auftat, sind die ersten Gefühle, deren ich mich erinnern kann.
→La curiosité, la quête entêtée des lois cachées de la nature, la joie proche de l'extase qui m'animait lorsque je pouvais en découvrir quelques-unes, ce sont les premières sensations dont je me souvienne.
Als mein Bruder auf die Welt kam, sieben Jahre nach mir, gaben meine Eltern ihr Wanderleben ganz auf und siedelten sich in ihrer Heimat an.
→À la naissance d'un deuxième fils, mon cadet de sept ans, mes parents abandonnèrent tout à fait leur vie itinérante pour se fixer dans leur pays natal.
Wir besaßen ein Haus in Genf und eine Villa in Belrive, dem östlichen Ufer des Sees, etwas mehr als eine Meile von der Stadt entfernt.
→Nous possédions une maison à Genève et une maison de campagne à Bellerive, sur la rive est du lac, à une lieue à peu près de la ville.
Wir wohnten meist in der Villa und führten ein sehr abgeschiedenes Leben.
→Nous résidions là la plupart du temps et l'existence que menaient mes parents était plus recluse.
Ich liebte die Menschen in Mengen nicht, aber ich schloß mich gern an Einzelne an.
→D'instinct, je fuyais la foule pour ne m'attacher qu'à quelques personnes.
Deshalb war ich gegen meine Schulkameraden ziemlich gleichgültig, faßte aber eine wahre Freundschaft zu einem von ihnen. Henry Clerval war der Sohn eines Genfer Kaufmannes, ein Knabe von hervorragenden Talenten und begabt mit einer glühenden Phantasie.
→J'étais d'ordinaire indifférent envers mes camarades d'école, quoique j'eusse noué des liens d'amitié avec l'un d'entre eux. Henry Clerval, le fils d'un commerçant de Genève, était un garçon extrêmement doué et imaginatif.
Er war unternehmend, kühn und liebte die Gefahr um ihrer selbst willen.
→ Il recherchait les risques pour eux-mêmes ainsi que les difficultés et les dangers.
Er war sehr belesen,
→ Il avait lu de nombreux livres de chevalerie et des romans,
dichtete selbst Heldensänge und begann Erzählungen von ritterlichen Abenteuern zu schreiben.
→composait des chants héroïques et il avait même commencé à écrire des contes surnaturels et des récits d'aventures.
Er verfaßte für uns Tragödien und Maskenspiele, zu denen ihm das Ringen im Tal von Roncesvalles, die Tafelrunde des Königs Artus und die heldenhaften Kreuzfahrer,
→Il essayait de nous faire jouer des pièces ou de nous faire participer à des mascarades dont les personnages étaient inspirés par les héros de Roncevaux, de la Table Ronde, du roi Arthur et les innombrables chevaliers
die ihr Blut dahingaben, um das heilige Grab den Händen der Ungläubigen zu entreißen, den Stoff gaben.
→qui ont répandu leur sang afin de délivrer le Saint-Sépulcre des mains des infidèles.
Ich kann mir nicht vorstellen, daß ein Mensch eine glücklichere Jugend verbringen kann, als wie es mir beschieden war.
→Personne n'aurait pu avoir une enfance plus heureuse que la mienne.
Meine Eltern waren erfüllt vom Geiste wahrer Liebe und Güte. Wir empfanden, daß sie nicht die Tyrannen waren, die uns nach ihren Launen lenkten,
→Mes parents étaient au plus haut point attentionnés et indulgents, et nous sentions que nous n'avions pas affaire à des tyrans qui nous commandaient selon leur bon caprice :
sondern die Schöpfer all des Schönen und Guten, was wir genießen durften.
→c'étaient des êtres qui nous offraient les joies qui étaient les nôtres.
Wenn ich mit anderen Familien zusammenkam, kam mir das besonders zum Bewußtsein und trug viel zur Befestigung meiner kindlichen Liebe bei.
→Et quand il m'arrivait de côtoyer d'autres familles, je comprenais combien mon sort était enviable – et cela ne faisait qu'augmenter ma gratitude.
Ich war zuweilen heftig und leidenschaftlich; aber meine Begierden richteten sich nicht auf Kindereien, sondern äußerten sich in einem ungeheuren Lerneifer, der sich aber auch wieder nicht unterschiedslos auf alles erstreckte.
→J'étais parfois d'humeur violente et je nourrissais des passions démesurées. Par tempérament, ce n'était pas vers les jeux d'enfant que je me portais mais vers le désir d'apprendre. Je ne voulais pas que ce fût n'importe quoi.
Ich gestehe, daß ich weder der Struktur der Sprachen, noch gesetzlichen Vorschriften, noch der Politik Geschmack abgewinnen konnte.
→J'avoue que ni la structure des langues, ni les principes des gouvernements, ni les diverses formes de la politique ne m'attirèrent.
Es waren die Geheimnisse des Himmels und der Erde, die ich erforschen wollte;
→C'étaient le secret du ciel et de la terre que je brûlais de connaître.
und ob ich mich nun gerade mit der äußeren Form der Dinge oder mit den Naturgesetzen oder mit der menschlichen Seele beschäftigte, immer war meine Sehnsucht auf die metaphysischen oder im höchsten Sinne physischen Geheimnisse der Welt gerichtet.
→Que je fusse intéressé par la substance extérieure des choses, par la nature ou par les mystères de l'âme humaine, tout me conduisait vers la métaphysique ou plutôt, au sens le plus strict du terme, vers les secrets physiques de l'univers.
Dans le même temps, Clerval, lui, s'occupait, pour ainsi dire, de la relation morale des choses – les tumultes de la vie, les vertus des héros, les actions des hommes.
Il espérait, il rêvait de devenir un jour un de ces fiers et aventureux bienfaiteurs ; de l'humanité dont l'histoire conserve le nom.
L'âme sainte d'Élisabeth brillait dans notre paisible demeure, comme la flamme d'un sanctuaire.
To, co milovala ona, milovali jsme i my, a její smích, líbezný hlas a sladký pohled nebeských očí nám neustále žehnal a dodával síly.
Elle était l'image vivante de l'amour qui apaise et qui charme.
Les études auraient peut-être pu me rendre maussade et l'ardeur de mon tempérament aurait pu aviver chez moi la brutalité, si Élisabeth n'avait pas été là pour me communiquer sa propre douceur.
Et Clerval – une pensée mauvaise pouvait-elle lui effleurer l'esprit ?
– n'aurait pas été si parfaitement humain, si généreux, si plein de bonté et de tendresse en dépit de ses goûts aventureux, si Élisabeth ne lui avait pas révélé les véritables valeurs du bien et ne lui avait pas fait comprendre que celles-ci devaient guider toutes ses ambitions ?
Ich weile gern bei diesen Erinnerungen aus meiner Jugendzeit, weil damals das Unglück meinen Geist noch nicht getrübt hatte und die Visionen von Glanz und Berühmtheit noch nicht durch düstere Reflexionen über mich selbst gestört waren.
→Je ressens un plaisir exquis à évoquer mes souvenirs de jeunesse, alors que le malheur n'avait pas encore souillé mon esprit et changé mes visions brillantes et opportunes en sombres réflexions, étroites et égoïstes.
Außerdem berichte ich, indem ich die Geschichte meiner Jugend erzähle, die Ereignisse, die unwiderstehlich, aber unmerkbar mich meinem späteren Schicksal entgegenführten;
→Au reste, en brossant le tableau de mes années d'enfance, je rappelle aussi ces événements qui, de fil en aiguille, me conduiront au récit de mes misères.
und wenn ich mir selbst Rechenschaft gebe, so erkenne ich, daß die Leidenschaft, die mich regierte, wie ein Gebirgsbach aus kleinen, verborgenen Quellen zusammensickerte.
→Lorsque je cherche à m'expliquer la naissance de cette passion qui devait influer sur ma destinée, je la compare à une rivière de montagne dont les sources sont obscures et oubliées.
Aber dieser Bach wurde in seinem Weiterlauf zu dem verheerenden Strom, der all meine Hoffnungen, all meine Freuden begrub.
→Mais cette rivière se gonfle, devient un torrent et, tandis que son débit augmente, elle balaye tous mes espoirs et toutes mes allégresses.
Naturphilosophie war der Genius, der mein Schicksal leitete. Ich muß deshalb in meiner Erzählung die Tatsachen erwähnen, die diese Vorliebe in mir weckten.
→La philosophie naturelle est le génie qui a eu raison de mon destin. Je désire donc, dans ce récit, établir les faits qui ont inspiré ma prédilection pour cette science.
Als ich dreizehn Jahre alt war, machten wir alle einen Ausflug zu den Bädern in der Nähe von Thomon. Die Ungunst der Witterung zwang uns, einen Tag in der Wirtsstube zu verbringen.
→J'avais treize ans lorsque nous fîmes tous une excursion dans une station thermale proche de Thonon. Le mauvais temps nous contraint de rester une journée entière à l'intérieur de l'auberge
In dem Hause hatte ich zufällig einen Band der Werke des Cornelius Agrippa gefunden.
→et, par hasard, j’y dénichais un volume des œuvres de Cornelius Agrippa.
Ich öffnete ihn aus Langweile; plötzlich aber, als ich mich in seine Lehren vertiefte, verwandelte sich diese Gleichgültigkeit in flammenden Enthusiasmus.
→Je l'ouvris avec indifférence mais la théorie qu'il s'efforce de démontrer et les faits prodigieux qu'il rapporte m'enthousiasmèrent bientôt.
Ein neues Licht schien vor meinem Geiste zu erstehen; hüpfend vor Freude eilte ich zu meinem Vater und ließ ihn das Buch sehen.
→Une lumière nouvelle sembla éclairer mon esprit. Bondissant de joie, je fis part de ma découverte à mon père.
Er sah nur flüchtig nach dem Titelblatte und sagte:
→ D'un air détaché, il considéra le titre du livre avant de dire :
»Ach, Cornelius Agrippa! Mein lieber Viktor, vertue deine Zeit nicht mit solchen Dingen; es ist trostloser Schund.«
→– Ah ! Cornelius Agrippa ! Mon cher Victor, vous allez perdre votre temps. C'est sans intérêt !
Wenn statt dessen mein Vater sich die Mühe genommen und mir gesagt hätte, daß die Studien des Agrippa schon längst veraltet und durch die moderne Wissenschaft überholt seien, die mit ganz anderen Mitteln arbeite als die frühere chimärische Halbwissenschaft,
→Si, au lieu de cette remarque, mon père avait pris la peine de m'expliquer que les théories d'Agrippa avaient été délaissées et qu'on avait introduit depuis un nouveau système scientifique fondé sur la réalité et la pratique et non plus sur des considérations extravagantes,
hätte ich wahrscheinlich den Agrippa in einen Winkel geworfen und mich wieder mit meiner angeregten Phantasie meinen normalen Studien zugewandt.
→ j'aurais certes rejeté Agrippa et, avec une imagination échauffée comme la mienne, je m'en serais retourné, avec une ardeur nouvelle, à mes études antérieures.
Es ist gar nicht ausgeschlossen, daß meine Gedanken dann gar nicht die unglückselige Richtung genommen hätten, die zu meinem Untergange führen mußte.
→Il est même possible que le cours de mes idées n'eût jamais reçu la fatale impulsion qui me conduisit à la ruine.
Aber da mein Vater das Buch nur mit einem flüchtigen Blick gestreift hatte, ehe er es mir zurückgab, vermutete ich, daß ihm der Inhalt wohlbekannt sei, und vertiefte mich nun erst recht in diese Lektüre.
→Mais le simple coup d'œil que mon père avait adressé au volume me laissait envisager qu'il n'en connaissait peut-être pas le contenu. Aussi je continuai à le lire avec la plus grande avidité.
Als wir nach Hause zurückgekehrt waren, verschaffte ich mir sofort die sämtlichen Werke des Agrippa, danach die des Paracelsus und des Albertus Magnus.
→Lorsque je fus de retour à la maison, mon premier soin fut de me procurer toutes les œuvres de cet auteur puis celles de Paracelse et du Grand Albert.
Ich las und studierte die wilden Phantasien dieser Schriftsteller mit Hochgenuß; es kam mir vor, als sammelte ich da Schätze, die außer mir nur wenige kannten.
→ Je lus et étudiai avec délice les fantasmagories de ces écrivains, croyant qu'en dehors de moi peu de gens en connaissaient les trésors.
Ich habe Ihnen schon gesagt, mit welch heißem Bemühen ich in die Geheimnisse der Natur einzudringen versuchte.
→Je le répète, j'étais possédé du brûlant désir de pénétrer les secrets de la nature.
Trotz dieses Eifers und trotz aller herrlichen Entdeckungen der modernen Wissenschaft war ich von meinen Studien nie recht befriedigt gewesen.
→In spite of the intense labour and wonderful discoveries of modern philosophers, I always came from my studies discontented and unsatisfied.
Hat doch auch Isaac Newton eingestanden, daß er sich vorkomme wie ein Kind, das am Strande des ewig unerforschlichen Ozeans der Wahrheit Kiesel aufliest.
→On a prétendu que Sir Isaac Newton se comparait à un enfant qui ramasse des coquillages, au seuil du gigantesque océan inexploré de la vérité.
Und all die anderen Naturphilosophen, die ich nach und nach kennen lernte, erschienen mir wie Stümper, die sich dem gleichen nutzlosen Beginnen hingaben.
→Et, dans chacune des branches de la philosophie naturelle, même ses successeurs m'apparaissaient comme des profanes, incapables d'accomplir leur tâche.
Der ungebildete Landmann sieht die Dinge an, die um ihn sind, und gebraucht sie;
→Le paysan illettré contemple les éléments qui l'entourent : ses utilisations pratiques lui sont familières.
aber auch der gelehrteste Philosoph ist nicht viel weiter.
→Le philosophe le plus savant n'en sait pas davantage
Er hat ja zum Teil das Antlitz der Natur entschleiert, aber ihre feinsten Regungen sind ihm immer noch ein Geheimnis, ein Wunder.
→– à peine peut-il dévoiler le visage de la nature, alors que ses traits les plus singuliers restent à ses yeux un secret et un mystère.
Er kann sezieren, zerschneiden, Nomenklaturen erdenken, aber die nächsten Ursachen bleiben ihm unerkannt, geschweige denn die ersten Ursprünge.
→Il est à même de disséquer, d'analyser, de donner des noms mais, sans même parler d'une cause finale, il ignore les causes secondaires et tertiaires.
J'avais contemplé les fortifications et les obstacles qui semblaient interdire aux hommes d'accéder à la citadelle de la nature et, parce que j’étais ignorant, j'avais perdu patience.
Aber hier waren Bücher und waren Männer, die tiefer eingedrungen waren und mehr wußten.
→Et pourtant il y avait ces livres, il y avait ces hommes qui avaient été plus loin et qui en savaient davantage.
Ich nahm alles für bare Münze, was sie behaupteten, und wurde ihr hingebender Schüler.
→J'acceptai leurs hypothèses comme des certitudes et je devins leur disciple. Es mag vielleicht seltsam erscheinen, daß so etwas im achtzehnten Jahrhundert noch möglich war;
→Il peut paraître étrange que cela se produise au dix-huitième siècle :
aber während ich in der Schule fleißig meinen Studien oblag, bildete ich mich selbst in meinen Lieblingsfächern weiter.
→alors que je suivais l'enseignement routinier des écoles de Genève, je devenais, dans mes matières favorites, un autodidacte.
Mein Vater war kein Gelehrter und überließ mich selbst dem Kampfe mit meiner Phantasie.
→Comme mon père négligeait la science, je dus satisfaire tout seul, ainsi qu'un enfant aveugle, ma soif de savoir.
Unter der Leitung meiner neuen Lehrer machte ich mich mit Rieseneifer an die Suche nach dem Stein der Weisen und die Entdeckung des Lebenselixiers,
→Sous l'inspiration de mes nouveaux précepteurs, je me livrai ardemment à la recherche de la pierre philosophale et de l'élixir de vie.
besonders aber das letztere hatte es mir angetan.
→Ce dernier objet retint sur-tout mon attention. Reichtum schien mir nur etwas Nebensächliches; aber welcher Ruhm wartete meiner, wenn es mir gelang, die Krankheiten vom menschlichen Geschlechte fernzuhalten und jeden unverletzlich zu machen.
→Je le préférai à la richesse – mais quelle gloire m'apporterait ma découverte, si je réussissais à bannir la maladie du corps humain, à rendre l'être humain invulnérable à tout, si ce n'est à la mort violente !
Aber das waren noch nicht meine einzigen Wünsche!
→Ce ne furent pas mes seules visions.
Meine Lieblingsautoren versprachen ihren Schülern die Kunst, Geister und Dämonen zu zitieren, die ich mir mit brennendem Eifer anzueignen strebte.
→L'apparition des esprits et des démons m'était largement promise par mes auteurs favoris et je cherchais avec avidité l'accomplissement d'une telle promesse.
Aber wenn auch meine Beschwörungen immer erfolglos blieben, so schob ich die Schuld lieber auf mich und meine Unerfahrenheit, als daß ich es gewagt hätte, an der Ehrlichkeit meiner Lehrer zu zweifeln.
→
→Si mes, incantations restaient toujours vaines, j'en attribuais la faute plutôt à mon inexpérience et à mon ignorance qu'à un manque d'habileté ou de savoir-faire chez mes maîtres.
Und so widmete ich mich eine Zeit lang diesen veralteten Systemen, indem ich die widersprechendsten Theorien in meinem Kopfe durcheinanderwarf
→Et ainsi, pour un temps, je m'absorbai dans l'étude des systèmes périmés, je mêlai, à l'instar d'un profane, une, foule de théories contradictoires, und in einem Wuste der mannigfaltigsten Wissenschaften watete, angetrieben durch meine glühende Phantasie und meinen kindischen Eigensinn,
→je pataugeai désespérément dans un bourbier de connaissances multiples, sans autre guide que mon imagination, que mes raisonnements puérils
bis, wieder durch einen Zufall, meine Ideen eine andere Richtung annahmen.
→– et ce jusqu'à ce qu'un accident vînt modifier le cours de mes idées.
Als ich fünfzehn Jahre alt war wurde ich von unserem Landhause am Belrive aus Zuschauer bei einem heftigen, schrecklichen Unwetter.
→Vers ma quinzième année, alors que nous nous trouvions dans notre propriété de Bellerive, nous fûmes témoins d'un orage d'une violence terrible.
Es kam von den Bergriesen des Jura herangebraust und der Donner brüllte furchtbar aus allen Himmelsrichtungen.
→Il venait du Jura et s'annonçait par de tonitruants coups de tonnerre qui retentissaient de plusieurs côtés à la fois.
Mit Neugierde und Entzücken verfolgte ich die verschiedenen Phasen des Gewitters.
→Intéressé par ce phénomène, j'en observai, tant que dura l'orage, son évolution.
Ich stand am Tor, als plötzlich eine helle Feuersäule aus der alten, herrlichen Eiche emporschoß, die etwa zwanzig Meter vom Hause entfernt stand.
→Alors que je me tenais sur le seuil de ma maison, je vis soudain un tourbillon de feu jaillir d'un vieux chêne, dressé à une vingtaine de pas.
Und als dann das Auge wieder ungeblendet blicken konnte, war die Eiche nicht mehr da und an ihrer Stelle stand ein kurzer, verbrannter Stumpf.
→À peine l'aveuglante lumière cessa-t-elle de briller que le chêne avait disparu – ce n'était plus qu'un tronc calciné.
Als wir am nächsten Morgen uns die Sache in der Nähe besahen, bemerkten wir, daß der Baum in ganz merkwürdiger Weise zerstört worden war.
→Le lendemain, nous allâmes le voir et ce fut pour découvrir un arbre terrassé d'une étrange façon.
Nicht in unregelmäßige Trümmer hatte ihn der Blitz auseinander gerissen, sondern ihn regelrecht in schmale Holzbänder zerlegt.
→Il n'était pas fendu par le choc mais entièrement réduit en petits rubans de bois.
Ein Bild der vollendeten Vernichtung.
→Je n'avais jamais rien vu qui fût à ce point détruit.
Schon vorher waren mir die Gesetze der Elektrizität in ihren allgemeinen Umrissen bekannt gewesen.
→Avant cet événement, j'ignorais tout des lois les plus élémentaires de l'électricité.
Ein Herr, der mit uns gegangen war, um das Phänomen zu betrachten,
→Il se trouve qu'un physicien réputé se trouvait en cette occurrence avec nous.
entwickelte bei dieser Gelegenheit eine Theorie über Elektrizität und Magnetismus, die zugleich neu und fesselnd war.
→and excited by this catastrophe, he entered on the explanation of a theory which he had formed on the subject of electricity and galvanism, which was at once new and astonishing to me.
Alles, was er sagte, stellte Kornelius Agrippa, Albertus Magnus und Paracelsus, die Helden meines Geistes, sehr in den Schatten.
→Ces propos rejetaient fortement dans l'ombre Cornelius Agrippa, le Grand Albert et Paracelse, les maîtres de mon imagination.
Und diese Niederlage meiner Helden nahm mir alle Lust an den gewohnten Studien.
→Ce fut un coup du sort et, devant la faillite de leurs théories, je délaissai mes recherches habituelles.
Es schien mir, als würde und könnte man nie etwas wissen.
→Il me semblait que rien n'était, ne pouvait être découvert.
Das, was so lange meinen Geist in Bann gehalten hatte, kam mir auf einmal lächerlich vor.
→Tout ce qui m'avait si longtemps éveillé l'esprit devenait brusquement méprisable.
In diesem Zustande verlegte ich mich auf die Mathematik, die, auf festen Füßen stehend, allein meiner Beachtung würdig schien.
→Dans un tel état d'esprit, je me tournais vers les mathématiques et les branches annexes, lesquelles me semblaient érigées sur des bases solides et qui à ce titre méritaient ma considération.
Wie seltsam ist doch unsere Seele konstruiert und an wie dünnen Fäden hängt Glück oder Verderben.
→Comme nos âmes sont étrangement construites, comme sont fragiles les liens qui nous attachent à la prospérité et la ruine !
Wenn ich zurückdenke und mir Rechenschaft gebe über die merkwürdige Änderung meiner Neigung,
→Quand je regarde derrière moi, il me semble que le changement miraculeux de mes dispositions a été provoqué par mon ange gardien
kommt es mir vor, als habe damals mein Schutzengel noch einen letzten Versuch gemacht, mich dem drohenden Unheil zu entziehen, das sich über mir zusammenballte.
→– le dernier effort fourni par l'instinct de conservation pour prévenir l'orage qui était, suspendu au-dessus de ma tête, prêt à fondre sur moi.
Jedenfalls hatte sein Bemühen Erfolg, denn eine ungewohnte Ruhe der Seele und eine tiefe Befriedigung kam über mich, als ich von den in letzter Zeit mich quälenden Studien abließ;
→Sa victoire se manifesta lorsque j'abandonnai ces travaux qui m'avaient causé tant de tourments et que je pus recouvrer la tranquillité et la paix de l'âme.
ja, ich lernte sie sogar als etwas Böses verachten.
→Et c'est ainsi que j'appris à associer l'idée de mal à la poursuite de mes travaux et celle de bien à leur abandon.
Mein Schutzengel hatte sein Möglichstes getan, aber auf die Dauer war es doch umsonst.
→Ce violent effort vers l'esprit de bien fut pourtant inefficace.
Das Schicksal war mächtiger: das Schicksal, das meinen schrecklichen Untergang beschlossen hatte.
→La destinée était trop puissante et ses lois immuables avaient décrété ma terrible et totale destruction.
-III-
Als ich siebzehn Jahre alt geworden war entschlossen sich meine Eltern, mich auf die Universität Ingolstadt zu schicken.
→Comme je venais d'avoir dix-sept ans, mes parents décidèrent de me faire étudier à l'université d'Ingolstadt.
Ich wäre ganz gern auf der Genfer Hochschule geblieben, aber mein Vater hielt es für nützlicher, wenn ich, um meine Erziehung zu vollenden, auch mit den Sitten und Gebräuchen anderer Länder vertraut würde.
→J'avais jusqu'alors suivi les cours des écoles de Genève mais mon père crut qu'il était nécessaire, pour que mon éducation fût complète de me faire connaître d'autres usages que ceux de mon pays natal.
Der Tag meiner Abreise wurde festgesetzt; aber ehe dieser herankam traf mich das erste Mißgeschick meines Lebens, das mich ergriff wie ein Omen meines kommenden Unglücks.
→Mon départ fut fixé pour un jour prochain mais, avant même que ce jour fût venu, se produisit le premier malheur de ma vie – le présage, en quelque sorte, de ma future misère.
Elisabeth war an Scharlach erkrankt und schwebte in der äußersten Lebensgefahr.
→Élisabeth avait attrapé la scarlatine. Sa maladie était grave et ma cousine courait le plus grand danger.
Wir hatten uns alle Mühe gegeben, meine Mutter zu überzeugen, daß die Pflege der Kranken eine große Gefahr für sie bedeute.
→Pendant le temps de la maladie, on avait, par tous les moyens, persuadé ma mère de ne pas la voir. Anfangs hatte sie sich unseren Bitten gefügt; als sie aber merkte, daß das Leben ihres Lieblings ernstlich bedroht war, ließ sie sich nicht mehr abhalten.
→D'abord, elle avait cédé à nos instances mais, alors qu'on lui apprenait que le mal empirait, elle n'avait pas pu vaincre ses angoisses.
Sie wich nicht vom Krankenbette und ihre Liebe siegte über die tückische Krankheit.
→Elle prit soin d'Élisabeth et finit par triompher de la fièvre :
Elisabeth war gerettet, aber an ihrer Stelle ergriff das Fieber die treue Pflegerin.
→Élisabeth était sauvée. Mais les conséquences de cette imprudence lui furent fatales.
Am dritten Tage mußte sich die Mutter legen. Bei den ersten beunruhigenden Symptomen wurde der Arzt beigezogen, aus dessen ernstem Antlitz wir das Schlimmste errieten.
→Trois jours plus tard, ma mère tombait malade. Sa fièvre s'accompagnait de symptômes alarmants et, en regardant le visage des médecins, on savait que le pire était attendu.
Aber selbst auf dem Totenbette blieb diese beste der Frauen tapfer und gütig.
→Sur son lit de mort, elle avait encore tout son courage et toute sa bonté. Sie legte Elisabeths Hände in die meinen und sagte: »Liebe Kinder! Wie habe ich mich immer gefreut, euch einmal vereinigt zu sehen!
→Elle joignit les mains d'Élisabeth aux miennes. – Mes enfants, dit-elle, votre union aurait été pour moi mon plus grand bonheur.
Mir ist es ja wohl nicht mehr beschieden, das zu erleben, aber es soll wenigstens der Trost eures Vaters sein.
→Ce sera là à présent la consolation de votre père.
Nun mußt du, liebste Elisabeth, meine Stelle bei meinen kleineren Kindern vertreten.
→Élisabeth, ma chérie, vous me remplacerez auprès de mes plus jeunes enfants.
Es tut mir weh, von euch gehen zu müssen, von dem Glück, das mir zuteil wurde.
→S jakou lítostí od vás odcházím! Není to tvrdé, že já, ták šťastná a tak milovaná, vás všechny musím opustit?
Aber ich will mich nicht diesen Gedanken hingeben;
→Mais je ne dois pas avoir de telles pensées !
ich will versuchen, dem Tod froh ins Auge zu sehen und mich damit trösten, daß wir uns ja drüben alle wieder sehen werden.«
→Je vais m'efforcer de me résigner à la mort et je souhaite que nous nous reverrons dans un autre monde.
Sie starb ruhig und gelassen; selbst der Würger Tod war nicht imstande gewesen, die Liebe aus ihren Zügen zu bannen.
→Elle mourut paisiblement, conservant sur ses traits éteints l'image de la tendresse.
Ich brauche Ihnen wohl nicht zu sagen, wie tief wir alle litten, wie öde es in uns war und welche Traurigkeit auf unseren Gesichtern sich ausdrückte.
→Je n'ai pas besoin de décrire les sentiments de ceux dont les liens les plus chers sont ainsi rompus, la douleur qui s'empare des âmes, le désespoir qui marque les visages.
Lange konnten wir es nicht fassen, daß die Frau, die wir alle Tage sahen, nun von uns gegangen sei auf immer,
→It is so long before the mind can persuade itself that she whom we saw every day and whose very existence appeared a part of our own can have departed for ever
daß ihre lieben Augen uns nun nicht mehr freundlich anblicken, ihre traute Stimme nicht mehr an unser Ohr tönen sollte.
→que l'éclat des yeux qu'on a admirés s'est évanoui pour toujours et qu'une voix familière et douce ne vibre plus à nos oreilles.
Das sind so die Gedanken der ersten Tage. Wenn dann aber die Zeit in ihrem Laufe uns belehrt, daß wirklich alles so ist, dann beginnt der eigentliche, tiefe Gram.
→C'est à quoi l'on pense les premiers jours mais quand le temps prouve la réalité du malheur, s'installe l'amertume du chagrin subi.
Aber wem hat der grausame Tod nicht schon etwas Liebes entrissen
→À qui la main effroyable de la mort n'a-t-elle pas enlevé un être cher ?
und warum soll ich die Schmerzen beschreiben, die jeden schon getroffen haben oder noch treffen müssen?
→Pourquoi devrais-je décrire une peine que tout le monde a ressentie ou devra ressentir ?
Schließlich kommt die Zeit, da das Leid stiller wird und da man das Lächeln, das sich auf unsere Lippen schleicht, nicht mehr verbannt, wenn es einem auch vorher undenkbar schien, daß das je noch der Fall sein könnte.
→Mais il arrive un moment où le chagrin est plus un souvenir qu'une nécessité et où le sourire qui illumine les lèvres, pour sacrilège qu'il soit, ne peut plus être chassé.
Meine Mutter war tot, aber wir hatten Pflichten, die wir erfüllen mußten;
→Ma mère était morte mais il nous restait encore des devoirs à accomplir :
wir, die Übriggebliebenen durften uns ja glücklich schätzen, daß der Würger wenigstens von dem einen Opfer seine kalte Hand zurückgezogen hatte.
→nous devions continuer de vivre et apprendre à nous aimer mutuellement, tant qu'un seul d'entre nous ne serait pas fauché par la mort.
Für meine Abreise nach Ingolstadt, die durch die Verhältnisse aufgeschoben war, wurde nun ein neuer Zeitpunkt festgesetzt.
→Mon départ pour Ingolstadt, différé par ces événements, fut à nouveau décidé.
Es gelang mir, von meinem Vater einen Aufschub von etlichen Wochen zu erlangen.
→J'obtins de mon père un ajournement de quelques semaines.
Es wäre mir wie ein Sakrileg erschienen, so schnell die Ruhe des Trauerhauses mit dem sprudelnden Leben da draußen zu vertauschen.
→Il me semblait sacrilège d'abandonner le calme de notre maison endeuillée et de me précipiter si vite dans les mêlées de la vie.
Und dann wollte ich den Anblick derer nicht missen, die mir geblieben waren;
→Je découvrais le chagrin mais je n'en étais pas moins perturbé.
vor allem aber war es mir darum zu tun, meine süße Elisabeth einigermaßen getröstet zu sehen.
→J'avais de la peine à quitter mes miens et, par dessus tout, je ne voulais pas que ma douce Élisabeth manque de consolation.
Sie verstand es, ihr eigenes Leid zu verbergen und uns alle aufzurichten.
→En vérité, elle dissimulait son chagrin et s'efforçait de nous réconforter.
Sie nahm das Leben ernst und kam ihren Pflichten tapfer und treu nach.
→Elle regardait la vie avec rage et assumait ses tâches dans le zèle.
Sie widmete sich ganz denen, die sie als Onkel und Geschwister lieben gelernt hatte.
→Elle se dévouait totalement pour ceux qu'on lui avait appris d'appeler son oncle et ses cousins.
Niemals war sie lieblicher, als wenn der Sonnenschein ihres Lächelns uns alle erwärmte und wenn sie, ihren Gram vergessend, uns zur Trösterin wurde.
→Jamais elle n'avait été plus charmante qu'en ce moment et les sourires qu'elle prodiguait semblaient des rayons de soleil.
Schließlich kam aber doch der Tag meiner Abreise heran.
→Le jour de mon départ arriva enfin,
Clerval verbrachte den letzten Abend noch bei uns.
→Clerval passa chez nous la dernière soirée.
Er hatte vergebens versucht, seinen Vater zu bestimmen, daß er ihn mit mir nach Ingolstadt ziehen und dort studieren ließe.
→Il avait essayé de persuader son père de m'accompagner et de devenir mon camarade d'étude, mais en vain.
Aber sein Vater war eine engherzige Krämerseele und betrachtete diese Wünsche seines Sohnes als unnützen Ehrgeiz.
→Le père de Clerval était un commerçant borné qui ne voyait dans les aspirations et les ambitions de son fils que paresse et ruine.
Henry empfand es tief schmerzlich, für immer auf eine höhere Bildung verzichten zu müssen.
→Henry ressentait profondément le dépit d'être privé d'une éducation libérale.
Er sagte wenig; aber wenn er sprach, las ich in seinen glänzenden Augen den stillen, aber festen Entschluß, sich nicht für ewig an den kleinlichen Krämerberuf zu fesseln.
→Il n'en parla guère mais, comme nous bavardions, je lisais dans le feu et l'animation de son regard la ferme résolution de ne pas se laisser enchaîner aux promiscuités d'un commerce.
Wir blieben lange beisammen sitzen, denn es schien uns unmöglich einander Lebewohl zu sagen.
→Il était tard. Nous ne pouvions nous séparer l'un de l'autre, ni nous décider à nous dire adieu.
Und dennoch mußte es schließlich geschehen. Wir gingen auseinander, indem wir vorgaben der Ruhe zu bedürfen, und trotzdem wußte jeder, daß der andere die Unwahrheit gesagt hatte.
→On le fit pourtant, et ce fut sous le prétexte de prendre du repos, chacun croyant ainsi tromper l'autre.
Als ich dann beim Morgengrauen hinunterging, um meinen Wagen zu besteigen, waren sie alle wieder da:
→Mais au lever du jour, quand je descendis pour monter dans la voiture qui devait m'emmener, ils étaient tous là,
mein Vater, um mich noch einmal zu segnen, Clerval, um mir zum Abschied die Hand zu drücken, und meine Elisabeth, um mir erneut das Versprechen abzunehmen, daß ich ihr fleißig schreiben werde, und um ihrem scheidenden Freund und Spielkameraden noch einige kleine Liebesdienste zu erweisen.
→mon père pour me bénir, Clerval pour me serrer la main une fois encore, mon Élisabeth pour me supplier de nouveau d'écrire souvent, et pour m'entourer de ses attentions féminines, moi qui avais été son compagnon de jeu et son ami.
Ich lehnte mich tief im Wagen zurück, der mit mir dahinrollte, und gab mich trübseligen Betrachtungen hin.
→Je me jetai dans la voiture qui me transportait et m'abandonnai aux réflexions les plus mélancoliques.
Ich war nun allein! Auf der Universität mußte ich mir erst Freunde suchen und für mich selbst sorgen.
→Moi, moi qui n'avais connu autour de moi que des compagnons aimables, des compagnons toujours préoccupés à se faire mutuellement plaisir, je me retrouvais à présent seul.
À l'université où je me rendais, je devais moi-même choisir mes amis et veiller à ma propre protection. Mein Leben war bisher ein außergewöhnlich zurückgezogenes gewesen und daher mochte es wohl kommen, daß ich einen fast unbezwinglichen Abscheu vor allen neuen Gesichtern hatte.
→Jusque-là, la vie familiale m'avait remarquablement préservé, à telle enseigne que tout autre mode d'existence me répugnait.
Ich liebte meinen Bruder, ich liebte Elisabeth und Clerval; das waren mir altbekannte, liebe Gesichter;
→J'aimais mes frères, Élisabeth et Clerval – « de vieux visages familiers » !
aber ich hielt mich für total ungeeignet, mit Fremden Bekanntschaften anzuknüpfen.
→Je croyais que j'étais totalement incapable de supporter la compagnie d'étrangers.
Das waren also meine Betrachtungen zu Anfang meiner Reise, aber je weiter ich mich von der Heimat entfernte, desto mehr wuchsen mir Mut und Hoffnung.
→C'est à quoi je pensais au moment d'entreprendre mon voyage. Puis, chemin faisant, je repris courage et espoir.
Ich war von brennendem Lerneifer erfüllt.
→Je souhaitais ardemment acquérir de nouvelles connaissances.
Ich hatte oft, als ich noch zu Hause war, es bitter beklagt, an diesen kleinen Erdenfleck gekettet zu sein, und gewünscht, die weite Welt zu sehen und den mir gebührenden Platz innerhalb der Menschheit einzunehmen.
→Souvent, à la maison, je m'étais dit qu'il aurait été pénible de passer toute sa jeunesse au même endroit et j'avais rêvé de découvrir le monde, de me faire une place dans la société.
Nun, da diese Wünsche in Erfüllung gehen sollten, wäre es töricht gewesen, Reue zu empfinden.
→Maintenant, mes désirs allaient s'accomplir et il aurait été vraiment sot de désespérer.
Für diese und andere Betrachtungen fand ich auf der langen und ermüdenden Reise nach Ingolstadt hinreichend Muße.
→J'eus tout le loisir de me livrer à ces réflexions et à bien d'autres encore, pendant mon voyage à Ingolstadt qui fut long et pénible.
Endlich erblickte ich die Kirchturmspitzen der Stadt.
→Enfin, je distinguai le haut clocher blanc de la ville.
Ich stieg an meinem Quartier ab und wurde nach meinem einsamen Zimmer geführt, um dort den Abend nach meinem Gutdünken zu verbringen.
→Je descendis de voiture et me fis conduire à mon appartement afin de passer la soirée comme il me plairait.
Am nächsten Morgen machte ich den hervorragendsten Professoren Besuch und gab meine Empfehlungsbriefe ab.
→Le lendemain matin, je remis mes lettres d'introduction et rendis visite à quelques-uns des principaux professeurs.
Der Zufall, oder vielleicht auch der Dämon der Vernichtung, der mich umschwebte, seit ich mit zögerndem Schritt aus dem Vaterhause in die Welt getreten war, führte mich zuerst zu dem Dozenten der Naturphilosophie, namens Krempe.
→Le hasard – ou plutôt l'influence diabolique, l’Ange de la Destruction qui affirma sa toute puissance sur mon être dès que je quittai la maison de mon père – me fit d'abord aller chez M. Krempe, le professeur de philosophie naturelle.
Er war ein wunderlicher Mensch, aber unerreicht in seinem Fach.
→C'était un homme rude mais profondément imbu des secrets de la science.
Er stellte mir mehrere Fragen aus verschiedenen Gebieten der Naturphilosophie, um zu sehen, was von mir zu erwarten sei.
→Il me posa de nombreuses questions sur les différentes branches scientifiques, qui ont trait à la philosophie naturelle.
Ich antwortete freimütig und erwähnte dabei halb verächtlich die Namen der Alchymisten, deren Werke ich zuerst studiert hatte.
→D'un air indifférent et quelque peu dédaigneux, je lui citai les noms de mes alchimistes et ceux des principaux auteurs que j'avais étudiés.
Der Professor war sehr erstaunt, dann sagte er:
→Le professeur me regarda fixement :
»Haben Sie wirklich Ihre Zeit mit diesem Unsinn vertan?«
→– Avez-vous, dit-il, réellement perdu votre temps à étudier de telles absurdités ?
Ich bejahte.
→Je lui répondis par l'affirmative.
»Jede Minute,« fuhr Herr Krempe ernst fort, »jeder Augenblick, den Sie sich mit jenen Büchern beschäftigt haben, ist unwiederbringlich und für immer verloren.
→– Chaque minute, poursuivit M. Krempe avec vivacité, chaque seconde que vous avez gaspillées sur ces livres, sont absolument perdues.
Sie haben Ihr Gedächtnis mit veralteten Systemen und zwecklosen Dingen belastet.
→Vous avez chargé votre mémoire de systèmes périmés et de noms inutiles.
In welchem verlassenen Lande haben Sie denn um Gotteswillen gelebt, daß niemand Sie aufmerksam gemacht hat, daß diese Phantasien, mit denen Sie begierig Ihr Hirn vollpfropften, schon tausend Jahre alt und ganz verschimmelt sind?
→Bon Dieu ! Dans quel désert avez-vous vécu ? Personne n'a donc été assez bon pour vous informer que ces rêves que vous avez nourris sont vieux de mille ans et parfaitement ineptes ?
Ich muß gestehen, daß ich in unserm aufgeklärten Jahrhundert nicht erwartet hätte, noch auf einen Jünger des Albertus Magnus und des Paracelsus zu stoßen.
→Je ne m'attendais guère à trouver au siècle des lumières un disciple du Grand Albert et de Paracelse.
Mein lieber, junger Freund, Sie müssen mit Ihren Studien ganz von vorn beginnen.«
→Mon cher monsieur, vous devez entièrement recommencer vos études.
Er trat dann an sein Schreibpult und notierte mir eine Reihe von Büchern, die ich mir beschaffen sollte.
→Après avoir parlé, il s'écarta de moi et se mit à dresser une liste de livres traitant de philosophie naturelle, en m'invitant à les acquérir.
Dann entließ er mich, nachdem er mich aufmerksam gemacht hatte, daß er vom Beginn der nächsten Woche ab ein Kolleg über Naturphilosophie, und sein Freund, Herr Waldmann, abwechselnd mit ihm ein solches über Chemie lesen werde.
→Au moment de prendre congé de moi, il m'annonça qu'au début de la semaine prochaine il ouvrirait un cours de philosophie naturelle, considérée sous ses divers aspects, et que M. Waldman, son collègue, en donnerait un de chimie, en alternance avec le sien.
Ich kehrte nach meiner Wohnung zurück, keineswegs enttäuscht, denn auch ich hatte schon seit langer Zeit, wie ich Ihnen schon sagte, die Wertlosigkeit jener Bücher erkannt, die der Professor verdammte. Aber ich hatte mir vorgenommen, trotzdem zu diesen Studien in irgend einer Weise zurückzukehren.
→Je rentrai chez moi, nullement déçu, car il y avait longtemps que je tenais pour périmés les auteurs que le professeur avait réprouvés avec tant de force, et je n'étais pas animé du désir de les étudier de nouveau.
Herr Krempe war ein kleiner, untersetzter Mensch mit barscher Stimme und abstoßendem Gesicht. Der Lehrer hatte also nichts an sich, was mich für seine Wissenschaft von vornherein hätte einnehmen können.
→M. Krempe était un petit homme trapu, à la voix rude et au visage repoussant. Aussi ne me disposait-il pas à partager ses travaux.
Als ganz junger Mensch war ich mit den von den Lehrern der Naturwissenschaften erreichten Resultaten niemals zufrieden gewesen.
→les résultats promis par les professeurs modernes de sciences naturelles ne m'avaient guère satisfait.
Die Verworrenheit meiner Ideen, die ja wohl meiner großen Jugend zuzuschreiben war, und der Mangel eines geeigneten Führers, brachten mich soweit, daß ich, rückwärts schreitend, die Ergebnisse moderner Forschung gegen die Träume vergessener Alchymisten eintauschte.
→Avec une confusion d'idées, explicable sans doute par mon extrême jeunesse et par le fait que j'avais eu de guide averti, j'avais suivi les pas de la science le long de la route du temps et j'avais négligé les découvertes des chercheurs modernes au bénéfice des rêves d'alchimistes oubliés.
Sogar eine gewisse Verachtung empfand ich gegen die moderne Naturphilosophie. Es war doch etwas ganz anderes, wenn die alten Meister Unsterblichkeitund Macht anstrebten.
→Je méprisais les concepts de l'actuelle philosophie naturelle qui se désintéressait des secrets de l'immortalité et de la puissance.
Wenn dieses Streben auch unnütz war, so hatte es doch etwas Großzügiges an sich. Aber das heutige Bild war ein anderes.
→Quelques points de vue, bien que futiles, paraissaient sublimes mais à présent les choses avaient changé.
Die Forscher schienen ihren besonderen Ehrgeiz darein zu setzen, all die Fundamente zu vernichten, auf denen jene gebaut hatten.
→L'ambition des chercheurs semblait se limiter à annihiler ces visions sur lesquelles reposait au premier chef mon intérêt pour la science.
Es handelte sich für mich also darum, Chimären von grenzenloser Großartigkeit gegen winzige Realitäten zu vertauschen.
→Et l'on me demandait d'échanger des chimères d'une infinie grandeur contre des réalités de petite valeur !
Das waren meine Überlegungen während der ersten zwei oder drei Tage meiner Anwesenheit in Ingolstadt, die ich hauptsächlich dazu verwendet hatte, um mir einige Ortskenntnisse zu erwerben.
→Durant les deux ou trois premiers jours de mon installation à Ingolstadt, ce furent là mes réflexions, alors que je cherchais à me familiariser avec les habitants du quartier.
Zu Beginn der nächsten Woche fielen mir dann die Weisungen ein, die mir Professor Krempe bezüglich der Vorlesungen gegeben hatte.
→Au début de la semaine suivante, les paroles de M. Krempe concernant mes lectures me revinrent à l'esprit.
Und wenn ich mich auch nicht entschließen konnte hinzugehen und diesen kleinen, eingebildeten Menschen von seinem Katheder herab Weisheiten verkünden zu hören, so erinnerte ich mich doch dessen, was er von Professor Waldmann gesagt hatte, den ich noch nicht kannte, weil er bis jetzt auf dem Lande gewesen war.
→Je n'avais pas l'intention d'aller suivre les cours de ce vaniteux personnage mais je me souvins de ce qu'il avait dit de M. Waldman que je n'avais pas vu jusqu'alors étant donné qu'il ne se trouvait pas en ville.
Teilweise aus Neugierde, teilweise aus Langweile ging ich in den Hörsaal, den Professor Waldmann gleich nach mir betrat.
→Soit par curiosité, soit par désœuvrement, je me rendis dans la salle des cours où M. Waldman entra peu après.
Dieser Herr unterschied sich wesentlich von seinem Kollegen.
→Il ne ressemblait pas à son collègue :
Er mochte etwa fünfzig Jahre alt sein und machte einen außerordentlich wohlwollenden Eindruck. Sein Haar war fast schwarz, nur an den Schläfen war es schon leicht ergraut.
→il devait avoir la cinquantaine et de son visage émanait une très grande bienveillance. Des cheveux gris lui garnissaient les tempes mais, sur le dessus de la tête, il les avait noirs.
Er war von kleiner Statur, hielt sich aber sehr gerade und seine Stimme besaß einen seltenen Wohllaut.
→Il était petit, droit et avait la voix la plus douce que j'eusse jamais entendue.
Er begann sein Kolleg mit einer Rekapitulation der Geschichte der Chemie und ihre Entwickelung, indem er mit Feuer von den berühmtesten Entdeckern sprach.
→Přednášku zahájil rekapitulací dějin chemie a nejnovějších objevů, a s vřelostí pronášel jména nejvýznamnějších badatelů.
Dann kam er auf den gegenwärtigen Stand der Wissenschaft zu sprechen und machte uns mit der Terminologie bekannt.
→Puis il donna un tableau rapide de l'état actuel de la science et expliqua certains vocables élémentaires.
Nachdem er einige einführende Experimente gemacht, hielt er einen Panegyricus auf die moderne Chemie in Worten, die ich nimmermehr vergessen werde:
→Après avoir procédé à quelques expériences préparatoires, il fit le panégyrique de la chimie moderne en des termes que je n'oublierai jamais.
»Die Alten versprachen Unmögliches und leisteten nichts.
→– Les anciens maîtres de cette science, dit-il, promettaient des choses impossibles et n'accomplissaient rien.
Die heutigen Gelehrten versprechen nichts; sie wissen, daß die Metalle nicht ineinander verwandelt werden können und daß das Lebenselixir eine Chimäre ist.
→Les maîtres modernes, eux, ne promettent rien : ils savent que les métaux ne peuvent pas se transmuter et que l'élixir de vie est une chimère. ~ˇˇ
Aber diese Philosophen, deren Hände dazu geschaffen scheinen, im Schmutze zu graben, und deren Augen über den Schmelztiegeln und Mikroskopen trüb werden, haben wahre Wunder vollbracht.
→
→Mais ces philosophes dont les mains ne semblent faites que pour remuer la boue et dont les yeux ne servent qu'à observer à travers un microscope ou un creuset ont néanmoins accompli des miracles.
Sie gehen der Natur bis in ihre Schlupfwinkel nach und beobachten sie in ihrer geheimsten Tätigkeit.
→ Ils dévoilent les secrets de la nature et en montrent tous les détails.
Sie steigen bis in den Himmel. Sie haben den Kreislauf des Blutes entdeckt und die Natur der Luft, die wir atmen, dargelegt.
→Vystupují na fíebesa – objevili, jak koluje krev i jaké má vlastnosti vzduch, který dýcháme.
Sie haben neue, fast unbegrenzte Kräfte entfesselt.
→Ils ont acquis des pouvoirs, nouveaux et presque illimités,
Wir haben dem Himmel seine Blitze entrissen und machen uns über die unsichtbare Welt mit ihren Schatten lustig.«
→ils ont dompté la foudre, imité les séismes et bravé les ombres du monde invisible.
Das waren die Worte des Professors – und des Schicksals, das es auf meine Vernichtung abgesehen hatte.
→Telles furent les paroles du professeur – ou plutôt laissez- moi dire, telles furent les paroles du Destin, prononcées pour me détruire.
Als er wegging, war es mir, als ringe meine Seele mit einem körperlichen Feinde.
→Tandis que l'homme parlait, je me sentais la proie d'un ennemi réellement tangible.
Alle Register meines Seins wurden gezogen, Saite auf Saite meines Inneren ertönte und ein Gedanke, ein Wunsch, ein Ziel nahm mich gefangen.
→Une par une, toutes les touches qui formaient le mécanisme de mon être furent ébranlées ; cordes après cordes, elles résonnèrent en moi et bientôt mon esprit ne fut plus rempli que d'une seule pensée, que d'un seul dessein.
So viel bis jetzt auch geschehen sein mag – hörte ich die Seele Frankensteins rufen – viel, viel mehr will ich noch vollenden.
→Voilà ce qui a été fait, s'exclamait l'âme de Frankenstein, mais moi je ferai plus, beaucoup plus.
Als Pionier will ich neue, unbekannte Kräfte entdecken und vor der Welt die tiefsten Geheimnisse der Schöpfung ausbreiten.
→Sur cette voie déjà tracée, je créerai une nouvelle route, j'explorerai des pouvoirs inconnus et j'irai révéler au monde les plus profonds mystères de la création.
In dieser Nacht schloß ich kein Auge. Mein Inneres war in einem Zustande des Aufruhrs und Tumultes.
→Cette nuit là, je ne pus pas fermer les yeux. J'avais les nerfs à vif, je me sentais remué de toutes parts.
Ich fühlte, daß das wieder gut würde, aber es war mir so rasch nicht möglich mich zu beruhigen.
→ Je savais que l'ordre surgirait du chaos mais je ne parvenais à le faire jaillir.
Allmählich, gegen Morgen, vermochte ich dann einzuschlafen. Als ich erwachte waren meine Gedanken von gestern wie ein Traum.
→Petit à petit, alors que l'aube se levait, je me calmai et, à mon réveil, les pensées de la nuit me parurent un rêve.
Aber die Idee blieb fest haften, daß ich mich wieder meinen alten Studien zuwenden und mich einer Wissenschaft widmen wollte, zu der ich natürliche Anlagen hatte.
→Seule demeurait la résolution de poursuivre mes anciennes études et de me consacrer à une branche pour laquelle je me sentais particulièrement doué. Am gleichen Tage noch stattete ich Professor Waldmann einen Besuch ab.
→Ce même jour, je rendis visite à M. Waldman.
Er war als Privatmann, wenn möglich, noch zuvorkommender und gewinnender wie in seinem Berufe.
→Ses manières dans le privé étaient plus courtoises, plus affectueuses encore qu'en public.
Denn während seiner Vorlesungen nahm er eine sehr würdevolle Haltung an, die aber in seinem Heim einer außerordentlichen Freundlichkeit und Liebenswürdigkeit Platz machte.
→Si, en donnant ses cours, il restait digne, dans son propre foyer il se laissait aller à une grande affabilité.
Ich gab ihm fast denselben Bericht über meine frühere Beschäftigung wie seinem Kollegen.
→Je lui exposai rapidement les anciennes recherches que j'avais poursuivies, à peu près dans les mêmes termes qu'en présence de son collègue.
Er hörte aufmerksam meiner Erzählung zu und lächelte, als er die Namen Cornelius Agrippa und Paracelsus vernahm, aber ohne sie so verächtlich zu machen, wie es Krempe getan hatte.
→Il écouta attentivement mon petit discours et sourit à l'énoncé des noms de Cornelius Agrippa et de Paracelse, mais sans afficher le mépris de M. Krempe.
Er meinte, daß diesen unermüdlich fleißigen Forschern die modernen Gelehrten viel zu danken hätten.
→– C'est grâce au zèle infatigable de ces hommes, me dit-il, que les savants d'aujourd'hui doivent les fondements de leurs connaissances.
Sie hätten uns die leichtere Aufgabe hinterlassen, den Dingen Namen zu geben, die sie mit größter Mühe erforscht.
→C'est par leur tâche que la nôtre a été facilitée : établir une nomenclature et la classification adéquate des faits qu'ils ont pour une large part mis en évidence.
Die Arbeit eines Genies sei, wenn sie auch momentan auf irrigen Voraussetzungen beruhe, niemals ohne Nutzen für das Menschengeschlecht.
→Les travaux de ces hommes de génies, même entrepris dans de fausses directions, ont en fin de compte été nettement bénéfiques.
Ich lauschte mit hohem Interesse diesen Ansichten, die so ganz ohne Anmaßung und Ziererei ausgesprochen wurden.
→I listened to his statement, which was delivered without any presumption or affectation,
Ich versäumte nicht zu gestehen, daß seine Vorlesung mein Vorurteil gegen die moderne Chemie behoben habe.
→avant de lui avouer que son cours avait dissipé mes a priori envers les chimistes modernes.
Es ist selbstverständlich, daß ich mich der Bescheidenheit in meinen Ausdrücken befleißigte, die dem Schüler seinem Lehrer gegenüber zusteht,
→Je m'exprimai en des termes mesurés, avec la modestie et la déférence dues par un jeune homme à l'égard de son maître,
ohne aber den Enthusiasmus zu verhehlen, den ich meinen kommenden Studien entgegenbrachte.
→sans laisser apparaître l'enthousiasme que j'avais pour aborder mes travaux futurs (ennuyé de devoir lui avouer mon inexpérience de la vie).
Ich bat ihn noch um Ratschläge betreffs der zu beschaffenden Bücher, worauf er sagte:
→Puis je lui demandai son avis au sujet des livres que j'avais à me procurer.
»Ich freue mich, Sie als Schüler gewonnen zu haben. Wenn Ihr Fleiß Ihren Fähigkeiten gleichkommt, zweifle ich nicht an Ihrem Erfolge.
→“I am happy,” said M. Waldman, “to have gained a disciple; and if your application equals your ability, I have no doubt of your success.
Chemie ist der Zweig der Naturwissenschaft, aus dem das Meiste geholt worden ist und noch geholt werden wird.
→Chemistry is that branch of natural philosophy in which the greatest improvements have been and may be made;
Darum habe ich sie als mein Spezialfach erwählt, ohne aber die anderen Wissenschaften zu vernachlässigen.
→Je m'y suis consacré entièrement mais je n'ai pas non plus négligé les autres branches :
Ein Mensch würde nur eine sehr traurige Rolle spielen, wenn er sich ganz einseitig auf Chemie verlegen wollte.
→on serait un bien médiocre chimiste, si on ne s'adonnait qu'à cette seule partie des connaissances humaines.
Wenn Sie wirklich ein Wissenschaftler werden und nicht bloß ein armseliger Experimentator werden wollen, kann ich Ihnen nur empfehlen, sich mit sämtlichen Zweigen der Naturphilosophie zu beschäftigen, einschließlich der Mathematik.«
→Si vous êtes animé du désir de devenir un vrai savant, et non seulement un faiseur d'expériences, je vous engage à étudier tous les secteurs des sciences naturelles, y compris les mathématiques.
Er nahm mich dann mit in sein Laboratorium und führte mir seine verschiedenen Apparate vor.
→Il m'introduisit alors dans son laboratoire et m'y expliqua l'usage des différents instruments.
Er zeigte mir auch ihre Handhabung und versprach mir, daß ich sie selbst bedienen dürfte, wenn ich einmal so weit vorgeschritten sei, daß ich nichts daran beschädigte.
→Il me désigna tous ceux que je devais me procurer et me promit aussi de me prêter les siens, dès que j'aurais assez d'expérience pour ne pas en détériorer les mécanismes.
Er gab mir dann noch ein Verzeichnis der von ihm empfohlenen Bücher und entließ mich.
→Il me fournit la liste des livres que je lui avais réclamés et je pris congé de lui.
So endete ein für mich denkwürdiger Tag: er entschied über mein ganzes künftiges Schicksal.
→Ainsi s'acheva ce jour mémorable qui devait décider de mon avenir.
- IV-
Von diesem Tage ab wurde die Naturphilosophie und besonders die Chemie meine ausschließliche Beschäftigung.
→À dater de ce jour, je me consacrai presque exclusivement à l'étude des sciences naturelles et surtout à celle de la chimie, dans le sens le plus étendu du terme.
Ich las mit Leidenschaft die genialen, klaren Werke moderner Forscher. Ich besuchte fleißig die Vorlesungen und blieb in ständiger persönlicher Verbindung mit meinen Lehrern.
→ Je lus avec passion les ouvrages relatifs à cette science rédigés par les savants modernes, ces ouvrages où brillent leur génie et leur discernement. Je suivis les cours et fréquentai les savants de l'université.
Ich fand sogar in Krempe einen gesunden Verstand und tiefes Wissen, allerdings verbunden mit abstoßenden Manieren, die meiner Wertschätzung keinen Eintrag zu tun vermochten.
→Je reconnus même en M. Krempe beaucoup de bon sens et une large érudition, même si sa physionomie et ses allures restaient rébarbatives. Mais ses qualités intellectuelles n'en étaient pas affectées.
In Professor Waldmann hatte ich einen teueren Freund gefunden.
→M. Waldman se révéla un véritable ami.
Seine Liebenswürdigkeit wurde durch keinen Dogmatismus getrübt und seine Vorlesungen waren so frei und überzeugend gehalten, daß jeder Verdacht pedantischer Auffassung ausgeschlossen war.
→Sa douceur excluait tout dogmatisme et son enseignement était dispensé avec franchise et naturel, sans le moindre soupçon de pédanterie.
In jeder Weise machte er mir die mühsamen Pfade der Wissenschaft leichter und verstand es, die schwierigsten Dinge meiner Auffassung zugänglich zu machen.
→De mille et une façons, il m'ouvrit le chemin du savoir et me rendit claires et commodes les théories les plus abstraites.
Mein Fleiß war zu Anfang ziemlich unregelmäßig gewesen;
→Mon application avait d'abord été fluctuante et incertaine :
aber er wuchs, je weiter ich fortschritt, und wurde schließlich so groß, daß oftmals die Sterne vor dem Morgenlicht verblichen, wenn ich noch in meinem Laboratorium saß.
→elle se renforça à mesure que je progressais et devint bientôt si ardente que souvent l'aube me surprenait encore en train de travailler dans mon laboratoire.
Es ist verständlich, daß bei diesem außergewöhnlichen Fleiße auch meine Fortschritte groß waren.
→Avec une application aussi opiniâtre, il est facile de concevoir que je fis de rapides progrès.
Meine Studiengenossen wunderten sich darüber, während meine Lehrer ihre Freude daran hatten.
→Mon ardeur étonnait les étudiants, mes progrès stupéfiaient mes maîtres.
Professor Krempe fragte mich öfter mit schlauem Augenzwinkern, wie es mit Cornelius Agrippa ginge,
→Souvent, avec malice, le professeur Krempe me demandait comment allait Cornelius Agrippa,
während sich Waldmann in Lobsprüchen über meine Leistungen erschöpfte.
→dans le même temps que M. Waldman, lui, exprimait sa satisfaction. Zwei Jahre verbrachte ich in dieser Weise,
→Deux ans se passèrent ainsi,
ohne Genf zu besuchen; ich war mit Leib und Seele bei meinen Erfindungsplänen.
→sans que j'allasse à Genève tant je m'étais engagé, corps et âme, à poursuivre mes travaux.
Nur wer es an sich selbst erfahren, kann sich einen Begriff machen von den Wonnen, die die Wissenschaft zu bieten hat.
→Ceux qui connaissent cela, ceux qui sont fascinés par la science savent qu'il existe des branches où nos devanciers ont tout découvert,
In anderen Wissenszweigen kommt man nur so weit, als eben andere vor uns gekommen sind, und mehr ist nicht zu erfahren.
Aber hier gibt es immer Nahrung für Bewunderung und Forschung.
→ alors que dans le domaine de la science on découvre toujours du nouveau.
Ein Geist von mäßiger Forschungsgabe, der sich unbeirrt auf irgend ein Gebiet wirft, muß zweifellos große Fortschritte machen.
→Une intelligence moyenne qui se meut strictement et assidûment dans un seul secteur fait certainement de grands progrès.
Ich aber hatte schon von Jugend auf mich mit solchen Dingen beschäftigt und kam deshalb so rasch vorwärts, daß ich nach den zwei Jahren meines Studiums schon wesentliche Verbesserungen an einzelnen Apparaten erfunden hatte,
→J'avais, moi, sans cesse poursuivi le même but, tout entier absorbé par cette tâche, et j'avançais si vite qu'au bout de deux ans je réussis à améliorer plusieurs instruments de chimie
was mir auf der Universität einen außerordentlichen Nimbus verlieh.
→– ce qui me valut beaucoup d'estime et de considération dans l'université.
Als ich auf diesem Punkte angekommen war und ich einen Nutzen von meinem weiteren Studium in Ingolstadt nicht mehr erwarten durfte,
→Arrivé à ce point, ayant aussi bien assimilé la théorie que la pratique et tout le savoir que pouvaient m'inculquer les professeurs d'Ingolstadt, je jugeai que ma résidence dans cette ville n'était plus nécessaire à mes progrès.
dachte ich daran, in meine Heimatstadt und zu meinen Freunden zurückzukehren.
→J'envisageai alors de retourner auprès de mes parents, dans ma ville natale,
Ein Zufall aber verlängerte meinen Aufenthalt.
→ lorsque se produisit un événement qui prolongea mon séjour.
Eines der Phänomene, das meine Aufmerksamkeit in besonderem Maße erregte, war der Bau des menschlichen Körpers, überhaupt aller mit Leben begabten Wesen.
→Un des phénomènes qui avaient singulièrement retenu mon attention était la structure du corps humain, et même de tout être doué de vie.
Woher, fragte ich mich oftmals, kommt das Leben?
→D'où vient, me demandais-je souvent, le principe de la vie ?
Es war eine kühne Frage, eine von denen, auf die es keine Antwort gab.
→Une question hardie qui de tout temps avait constitué un mystère.
Und wie manchen Dingen vermöchten wir nicht auf die Spur zu kommen, wenn nicht Feigheit und Unbesonnenheit die Früchte der Studien wieder vernichtete?
→Pourtant, que de secrets ne dévoilerions-nous pas, si la lâcheté et la négligence ne venaient perturber nos recherches ?
Von diesem Standpunkte ausgehend entschloß ich mich, mich fernerhin speziell mit den Doktrinen zu beschäftigen, die mit der Physiologie im Zusammenhange stehen.
→Si je n'avais pas été animé d'un enthousiasme extraordinaire, l'étude de cette branche m'aurait paru ennuyeuse et presque intolérable.
Hätte mich nicht ein mehr als natürlicher Eifer beseelt, wäre mir dieser Teil meiner Studien zu beschwerlich, überhaupt unerträglich gewesen.
→Si je n'avais pas été animé d'un enthousiasme extraordinaire, l'étude de cette branche m'aurait paru ennuyeuse et presque intolérable.
Um die Ursachen des Lebens zu entdecken müssen wir zuerst wissen, was der Tod ist.
→Pour examiner les causes de la vie, nous devons d'abord connaître celles de la mort.
Ich machte mich an die Anatomie, aber das war noch nicht genügend;
→Je me tournai vers l'anatomie mais ce ne fut pas suffisant.
es handelte sich auch noch darum, die natürliche Zerstörung, den Verfall des menschlichen Körpers zu studieren.
→Je devais aussi observer la décomposition naturelle et la corruption du corps humain. Bei meiner Erziehung war großer Wert darauf gelegt worden, daß ich nicht durch Schauermärchen ängstlich gemacht wurde.
→Dans mon éducation, mon père avait pris toutes ses précautions pour que mon esprit ne soit pas impressionné par des horreurs surnaturelles.
Deshalb kann ich mich auch nicht erinnern, bei irgend einer Gespenstergeschichte gezittert oder mich vor dem Erscheinen eines Geistes gefürchtet zu haben.
→Je ne souviens pas d'avoir tremblé pour une superstition ni d'avoir craint l'apparition d'un spectre.
Die Dunkelheit war mir nicht, wie vielen anderen, die Quelle des Schreckens, und Kirchhöfe waren für mich nichts anderes als Orte, an denen man die ihres Lebens beraubten Körper bringt, die, bisher mit Schönheit und Kraft begabt, nunmehr zum Würmerfraß geworden waren.
→Les ténèbres n'avaient pas d'effet sur mon imagination et un cimetière était seulement pour moi le reposoir des corps privés de vie qui, après avoir connu la beauté et la force, deviennent la proie des vers.
Nun, da ich mir vorgenommen hatte, die Ursachen und Erscheinungen dieses Verfalles zu studieren, mußte ich ganze Tage und Nächte in Grabgewölben und Beinhäusern verbringen.
→Et maintenant, j'étais amené à examiner les causes et l'évolution de la corruption, à passer mes jours et mes nuits dans des caveaux et des charniers.
Meine Aufmerksamkeit richtete sich besonders auf diejenigen Dinge, die sonst dem menschlichen Feingefühl am meisten widerstreben müssen.
→Mon attention se concentrait ainsi sur l'objet le plus insupportable à la délicatesse des sentiments humains.
Ich sah zu, wie die schönen Formen des Leibes verfielen und vernichtet wurden,
→Je voyais l'enlaidissement et la dégradation des formes les plus pures,
wie die Greuel des Todes die blühende Pracht des Lebens ablöste,
→j'assistais à l'action dévastatrice de la mort ronger et, détruire la vie,
wie die Würmer sich der wundervollen Gebilde bemächtigten, wie sie Auge und Gehirn darstellen.
→je découvrais la vermine se nourrir de l'œil et du cerveau.
Ich analysierte und prüfte den Übergang vom Leben zum Tode und wiederum vom Tode zum Leben, bis mir mitten in all der Ungewißheit ein Licht aufblitzte, so glänzend und wunderbar und doch so einfach, daß ich, ganz geblendet von dem Anblick, der sich vor mir auftat,
→Je fixais, j'observais, j'analysais en détail les causes et les effets, les passages de la vie à la mort et de la mort à la vie. Et puis des ténèbres une soudaine lueur jaillit dans, mon cerveau une lueur si brillante, si merveilleuse et pourtant si simple que j'en fus ébloui. Elle m'ouvrait d'immenses perspectives
zugleich überrascht war, daß unter den vielen genialen Köpfen, die sich mit derselben Wissenschaft beschäftigt hatten, keiner auf das Geheimnis gekommen war, das zu entdecken jetzt mir vergönnt war.
→ et je fus étonné que parmi tous les hommes de génie qui avaient mené des expériences et entrepris des travaux dans le même sens je fusse le premier à qui devait être réservé le privilège de découvrir un aussi formidable trésor.
Ich bitte Sie, sich immer vor Augen zu halten, daß es nicht Visionen eines Irren sind, die ich Ihnen berichte.
→Souvenez-vous en, je ne vous rapporte pas la vision d'un fou.
Wenn das, was ich Ihnen nun erzähle, nicht wahr ist, dann gibt es keine Sonne am Himmel.
→Aussi vrai que le soleil brille au firmament, je vous affirme que c'est la vérité.
Ein Zufall mag mir ja zu Hilfe gekommen sein, aber die einzelnen Phasen der Entdeckung lagen klar und unzweideutig vor mir.
→Quelque miracle s'est produit sans doute et pourtant les étapes de ma découverte ont été distinctes et probantes.
Nach Tagen und Nächten der unglaublichsten Mühen und Anstrengungen war ich den Ursachen des Werdens und des Lebens auf die Spur gekommen, und, mehr noch als das, ich war selbst imstande, toten Dingen Leben einzuflößen.
→Après des jours et des nuits de labeur incroyable et de fatigue, je découvrais la cause de la génération et de la vie. Davantage : je devenais capable d'animer la matière inerte.
An die Stelle des Erstaunens, der Überraschung, trat bald eine rasende Freude.
→L'étonnement dont je fus saisi avec cette découverte fit bientôt place à l'allégresse.
Das war der schönste Lohn meiner Arbeit, daß ich mich nun am Ziele meiner sehnlichsten Wünsche befand.
→Après un travail long et pénible, la réalisation de mes désirs constituait une juste récompense.
Aber so groß und überwältigend war meine Entdeckung, daß alle Schritte, die sie vorbereitet hatten, wie aus meinem Gedächtnis gelöscht waren und ich nur mehr das Resultat erblickte.
→Et cette découverte était si considérable, si prodigieuse que j'oubliai que je n'y étais arrivé que petit à petit et que je ne considérai que le résultat.
Was war nun Fleiß und Arbeit der weisesten Männer wert, da ich den Schlüssel der Schöpfung in Händen hielt?
→Ce qui avait été étudié et désiré par les savants les plus éminents depuis la création du monde était à présent à ma portée.
Mais ce n'était pas comme par magie que tout m'apparaissait :
la certitude que j'avais acquise était plutôt de nature à diriger mes efforts vers un but précis car celui-ci n'était pas encore atteint.
J'étais comme l'Arabe qu'on avait enterré avec les morts et qui, parce qu'il avait découvert une lueur d'apparence insignifiante, allait pouvoir gagner le monde des vivants.
Ich sehe an Ihrer Erregung, an Ihren erstaunten und zugleich erwartungsvollen Blicken, mein Freund, daß Sie hoffen, von mir in das Geheimnis eingeweiht zu werden. Aber das kann ich nicht.
→Je constate, mon ami, à votre, impatience, à l'étonnement et à l'expectative que manifestent vos yeux, que vous vous attendez à ce que je vous révèle mon secret. Je ne peux pas le faire. Warten Sie geduldig das Ende meiner Geschichte ab und Sie werden begreifen, warum ich mir da Zurückhaltung auferlegen muß.
→Écoutez patiemment la suite de mon histoire et vous allez comprendre pourquoi je reste sur la réserve.
Ich will nicht, daß Sie, wissensdurstig wie einst ich, in Ihre eigene Vernichtung, in Ihr Elend rennen.
→Je ne peux pas vous entraîner, imprudent et ardent comme je l'étais moi-même, vers votre destruction et votre ruine.
Nachdem ich mir dieser ungeheuren Macht bewußt geworden war, zögerte ich noch einige Zeit mit der Anwendung, da ich mir noch nicht klar war, in welcher Weise diese erfolgen sollte.
→When I found so astonishing a power placed within my hands, I hesitated a long time concerning the manner in which I should employ it.
Wenn ich auch die Fähigkeit besaß, Leben zu verleihen, so stand mir doch zunächst die ungeheuer schwierige Aufgabe bevor, einen Leib zu schaffen mit all seinen Muskeln, Sehnen und seinem Geflecht von Adern und Nerven.
→J'étais donc capable d'animer la matière mais créer un organisme avec l'entrelacement de ses fibres, de ses muscles et de ses veines, voilà qui représentait un travail d'une incroyable difficulté.
Ich war mir anfänglich im Zweifel darüber, ob ich gleich ein Wesen schaffen sollte, das mir gleich war, oder ob ich mich zuerst mit einem einfacheren Organismus begnügen sollte.
→Et d'abord je ne savais pas si je tenterais de créer un être qui me ressemblerait ou un organisme plus, simple.
Aber ich war durch meine Entdeckung dermaßen kühn geworden, daß ich nicht einsah, warum mir nicht sofort die Herstellung eines Wesens gelingen sollte, das so kompliziert und wundervoll ist wie der Mensch.
→Mon premier succès avait à ce point exalté mon imagination que je ne doutais pas de ma capacité d'animer un animal aussi complexe et aussi merveilleux que l'homme.
Das mir zur Verfügung stehende Material schien allerdings noch kaum genügend für die schwierige Aufgabe, aber ich zweifelte keinen Augenblick, daß ich doch schließlich Erfolg haben müßte.
→Les matériaux dont je disposais ne semblaient guère convenir à une entreprise aussi délicate et aussi ardue mais cela ne devait pas handicaper mon succès.
Ich bereitete mich auch auf alle Eventualitäten vor; meine Bemühungen konnten unter Umständen immer wieder vereitelt werden, mein Werk unvollendet bleiben.
→J'étais préparé à affronter une multitude de revers, mes essais pouvaient sans cesse être infructueux et, en définitive, mon œuvre pouvait se révéler imparfaite. Und wenn auch im Hinblick auf die Bedeutung jedes einzelnen Tages für die technischen Erfindungen durfte ich doch hoffen, daß mir endlich der Lorbeer des Sieges zuteil würde.
→Toutefois, je n'avais qu'à considérer les progrès qui s'effectuaient tous les jours dans le domaine de la science et de la mécanique pour espérer que mes tentatives actuelles constitueraient les fondements de mon futur succès.
Die Größe und Kompliziertheit meines Unternehmens war mir noch lange kein Beweis für seine Undurchführbarkeit.
→Dans l'ampleur et la complexité de mon plan, rien ne prouvait que ce fût impossible.
Mit diesen Gefühlen machte ich mich dann endlich an die Erschaffung des menschlichen Wesens.
→Ce fut dans cet état d'esprit que j'entrepris la création d'un être humain.
Da die Feinheit der einzelnen Teile lange Zeit zu ihrer Nachbildung erfordert hätte, beschloß ich, entgegen meiner ursprünglichen Absicht, dem Wesen eine gigantische Statur zu geben.
→Les dimensions réduites de certaines parties du corps de l'homme m'empêchèrent d'avancer rapidement dans mon travail. Aussi je décidai, au rebours de ma première intention, de mettre au point une créature de stature gigantesque :
Das heißt, ich wollte ihm eine Größe von acht Fuß geben.
→il aurait plus ou moins huit pieds de haut et sa carrure serait en proportion de sa taille.
Es dauerte noch einige Monate, bis ich alles Nötige beisammen hatte und beginnen konnte.
→Cette décision prise, je passai plusieurs mois à rechercher et à se préparer mon matériel et je me mis au travail.
Es ist unmöglich die Gefühle zu schildern, die mich wie ein Sturmwind durchbrausten.
→Personne ne peut concevoir la diversité des sentiments qui, dans le, feu de l'enthousiasme, me poussèrent en avant, telle une tornade.
Leben und Tod erschienen mir zwei Schranken, die ich durchbrechen und einen Strom von Licht über die finstere Welt gießen durfte.
→La vie et la mort m'apparaissaient comme des limites idéales qu'il y avait lieu de surmonter avant de répandre sur le monde obscur un torrent de lumière.
Eine neue Art von Menschenwesen würden mich als ihren Schöpfer preisen und manches Gute und Edle sollte seinen Ursprung mir zu verdanken haben.
→Une espèce nouvelle me bénirait comme son créateur. J'allais donner la vie à des multiples créatures bonnes et généreuses, et nul père n'allait plus que moi mériter la gratitude de ses enfants.
Kein Vater sollte der Dankbarkeit seiner Kinder so wert sein wie ich.
→et nul père n'allait plus que moi mériter la gratitude de ses enfants.
Damals kam ich auf die Idee, die ich allerdings dann später als durchaus undurchführbar erkannte, daß es mir, der ich imstande war, leblose Materie lebend zu machen, möglich sein müßte, auch da wieder Leben zu erzeugen, wo der Tod bereits zerstörend eingegriffen hatte.
→Dans le cours de mes réflexions, germait l'idée que si je pouvais animer la matière inerte (ce qui, plus tard, allait devenir impossible) je serais aussi à même un jour de redonner la vie à un corps apparemment voué à la décomposition.
Diese Gedanken waren es, die mir immer wieder Kraft zu meinem Unternehmen verliehen.
→These thoughts supported my spirits, while I pursued my undertaking with unremitting ardour.
Meine Wangen waren bleich geworden und mein Körper der Erschöpfung nahe.
→À cause de mes études, mes traits étaient devenus pâles et j'avais fortement maigri.
Manchmal meinte ich, ganz nahe an meinem Ziele verzagen zu müssen. Aber ich klammerte mich an die Hoffnung, daß die nächsten Tage, die nächsten Stunden schon eine Entscheidung bringen würden.
→Parfois, sur le point de réussir, j'essuyais un échec mais je me raccrochais toujours à l'espoir que, le jour suivant, les heures suivantes verraient la réalisation de mes projets.
Die Freude meines Lebens war das Geheimnis, von dem nur ich allein wußte,
→Le secret que j'étais seul à posséder m'occupait tout entier
und oftmals leuchtete mir der Mond bei meinen mitternächtlichen Arbeiten, die mich bis an die verstecktesten Winkel des Naturschaffens führen sollten.
→et la lune assistait à mon travail nocturne, tandis qu'avec obstination et impatience je sondais les mystères de la nature.
Ich unterlasse es, Ihnen die Greuel meines einsamen Schaffens zu schildern, wie ich im Unrat von Gräbern wühlte und lebende Wesen zu Tode quälte, um toten Staub zu beleben.
→Qui pourrait imaginer l'horreur de mon labeur secret lorsque je profanais l'humidité des tombes ou torturais quelque animal vivant pour arracher la vie à la matière inerte ?
Heute zittern meine Knie und es flimmert vor meinen Augen, wenn ich an das alles denke.
→En y pensant, j'en tremble et mon regard se trouble.
Aber damals trieb es mich rastlos, rücksichtslos weiter, so daß ich jeden Sinn für anderes verlor.
→Mais une rage irrésistible, la frénésie me poussait en avant.
In einem stillen, abgelegenen Zimmer, oder besser gesagt einer Kammer unter dem Dache, von allen übrigen Räumen durch eine Galerie und eine Treppe getrennt, vollbrachte ich mein ekelerregendes Werk.
→J'avais aménagé une chambre ou plutôt une cellule tout en haut de ma maison, séparée des autres pièces par une galerie et un escalier – la cellule de mes créations abjectes.
Die Augen traten mir aus den Höhlen vor Erregung und Anspannung.
→Mes yeux sortaient de leurs orbites quand je les contemplais.
Die Beinhäuser, der Seziersaal und auch die Schlächterwerkstatt lieferten mir mein Material, und oft wandte sich mein Inneres voll Abscheu von dieser Beschäftigung ab,
→La salle de dissection et l'abattoir me fournissaient la plupart de, mes matériaux et souvent mon naturel sensible me faisait détourner avec dégoût de mon travail.
während meine Schöpfung immer mehr ihrer Vollendung entgegeneilte.
→Nonobstant, poussé par une curiosité toujours plus accrue, je m'approchais du but.
Unterdessen waren die Sommermonate dahingeflossen.
→Les mois d'été s'écoulèrent, alors que j'étais, corps et âme, tout à mon travail.
Es war eine herrliche Zeit gewesen und niemals noch hatten die Felder so reich gesegnet dagestanden. Aber meine Augen waren für solche Reize zu jener Zeit völlig unzugänglich.
→La saison était superbe. Jamais les champs n'avaient produit autant de récoltes et les vignes luxuriantes autant de vins – mais mes regards restaient insensibles aux charmes de la nature.
Und aus demselben Grunde, weshalb ich keine Freude an der Natur mehr hatte, vergaß ich auch der treuen, lieben Menschen, von denen ich so weit entfernt war und die ich schon so lange nicht mehr gesehen hatte.
→Et les mêmes sentiments qui me faisaient oublier les paysages alentour me détournaient aussi de mes amis dont j'étais éloigné de plusieurs lieues et que je n'avais plus revus depuis longtemps.
Ich wußte, daß sie mein Schweigen beunruhigen mußte und erinnerte mich noch recht wohl der Worte meines Vaters:
→Je savais que mon silence les inquiétait et je me souvenais très bien des paroles de mon père.
»Wenn du mit dir selbst zufrieden bist, wirst du auch unser in Liebe gedenken und wir werden regelmäßig von dir hören.
→– Je sais que tant que tu seras content de toi, nous aurons ton affection et que tu nous donneras régulièrement de tes nouvelles. Winter, Frühling und Sommer waren über meiner Arbeit dahingeflossen; aber ich beachtete nicht das Blühen und Sprießen.
→L'hiver, le printemps, l'été passèrent et je travaillais toujours. Mais je n'étais attentif ni aux fleurs ni à l'épanouissement des bourgeons
Früher hatten diese Erscheinungen mich stets mit der größten Freude erfüllt, so tief war ich in meine Ideen vergraben.
→– choses qu'auparavant je regardais avec délice – tant mes recherches m'absorbaient. Und die Blätter wurden welk, noch ehe mein Werk vollendet dastand; aber jeder Tag ließ mich jetzt einen Fortschritt erkennen.
→Les feuilles, cette année-là, s'étaient flétries avant que mon travail n'approchât de sa fin. Chaque jour néanmoins me confirmait dans la réussite de mon entreprise, bien que mon enthousiasme se transformât par fois en inquiétude.
Nur war mein Eifer einigermaßen mit Angst gemischt. Ich hatte Gefühle, wie sie ein Sklave hegen muß, der in den Minen zu arbeiten gezwungen wird, nicht aber wie ein Künstler, der sein Lebenswerk schafft.
→J'avais plutôt l'impression d'être un esclave condamné à travailler dans une mine ou à exécuter quelque tâche insalubre – non un artiste qui s'adonne à son occupation favorite.
Jede Nacht fieberte ich und wurde entsetzlich nervös;
→Chaque nuit, j'étais oppressé par la fièvre et je commençais à devenir de plus en plus nerveux.
ein Knarren in der Diele ließ mich zusammenfahren und an den Menschen schlich ich vorbei, als hätte ich ein schweres Verbrechen auf dem Gewissen.
→La chute d'une feuille me faisait sursauter, je fuyais mes semblables comme si j'étais coupable d'un crime.
Und wenn ich mich im Spiegel ansah, erschrak ich über mein Aussehen;
→Parfois, je m'alarmais en voyant quelle épave j'étais devenu.
nur der eiserne Wille hielt mich noch aufrecht, mein Ziel zu erreichen.
→Seul mon acharnement me soutenait encore.
Nun war es bald zu Ende und ich konnte dann durch körperliche Übungen und Vergnügungen dem drohenden Unheil Einhalt tun;
→Mes travaux allaient finir. Je me disais que les exercices et les distractions auraient vite fait de chasser cette étrange maladie
und das versprach ich mir, wenn ich nur erst meine Schöpfung vollendet haben würde.
→et je me promis de me reposer, une fois ma création accomplie.
- V -
Es war eine trostlose Novembernacht, als ich mein Werk fertig vor mir liegen sah.
→Ce fut par une sinistre nuit de novembre que je parvins à mettre un terme à mes travaux.
Mit einer Erregung, die fast einer Todesangst glich, machte ich mich daran, dem leblosen Dinge den lebendigen Odem einzublasen.
→Avec une anxiété qui me rapprochait de l'agonie, je rassemblai autour de moi les instruments qui devaient donner la vie et introduire une étincelle d'existence dans cette matière inerte qui gisait à mes pieds.
Es war schon ein Uhr morgens. Der Regen klatschte heftig an die Fensterscheiben, als ich beim Scheine meiner fast ganz herabgebrannten Kerze das trübe Auge der Kreatur sich öffnen sah.
→Il était une heure du matin et la pluie frappait lugubrement contre les vitres. Ma bougie allait s'éteindre lorsque tout à coup, au milieu de cette lumière vacillante, je vis s'ouvrir l'œil jaune stupide de la créature.
Ein tiefer Atemzug dehnte die Brust und die Glieder zuckten krampfhaft.
→Elle se mit à respirer et des mouvements convulsifs lui agitèrent les membres.
Wie könnte ich Ihnen beschreiben, was ich empfand, und das Ungetüm schildern, das ich da mit so viel Mühe und Fleiß geschaffen?
→Comment pourrais-je décrire mon émoi devant un tel prodige ? Comment pourrais-je dépeindre cet être horrible dont la création m'avait coûté tant de peines et tant de soins ?
Seine Glieder waren proportioniert und seine Züge hatte ich möglichst schön gemacht.
→Ses membres étaient proportionnés et les traits que je lui avais choisis avaient quelque beauté.
Schön! Großer Gott! Seine gelbliche Haut genügte kaum, um das Geflecht von Muskeln und Adern zu decken; sein Haar war glänzend schwarz und lang; seine Zähne wie Perlen.
→Quelque beauté ! Grand Dieu ! Sa peau jaunâtre, tendue à l'extrême, dissimulait à peine ses muscles et ses artères. Sa longue chevelure était d'un noir brillant et ses dents d'une blancheur de nacre.
Aber das alles bildete nur einen um so auffallenderen Gegensatz zu den wässerigen Augen, die sich von den Augenhöhlen kaum abhoben, der faltigen Haut und den schwärzlichen, schmalen Lippen.
→Mais ces avantages ne formaient qu'un contraste plus monstrueux avec ses yeux stupides dont la couleur semblait presque la même que celle, blême, des orbites. Il avait la peau ridée et les lèvres noires et minces.
Nichts ist flüchtiger als die menschlichen Gefühle.
→Les avatars multiples de l'existence ne sont pas aussi variables que les sentiments humains.
Nahezu zwei Jahre hatte ich gearbeitet, nur um etwas zu schaffen, dem ich Leben einflößen könnte.
→J'avais, pendant deux ans, travaillé sans répit pour donner la vie à un corps inanimé.
Dazu hatte ich mich also meiner Ruhe und Gesundheit beraubt!
→Et, pour cela, j'avais négligé mon repos et ma santé.
Mit der ganzen Glut meines Herzens hatte ich mich nach der Vollendung gesehnt, und nun war die Schönheit des Traumes verblichen, unsäglicher Schrecken und Ekel erfüllten mich.
→Ce but, j'avais cherché à l'atteindre avec une ardeur immodérée – mais maintenant que j'y étais parvenu, la beauté de mon rêve s'évanouissait et j'avais le cœur rempli d'épouvante et de dégoût.
Unfähig, den Anblick meines Geschöpfes noch länger zu ertragen, rannte ich aus dem Laboratorium und in mein Schlafzimmer, wo ich auf- und abging, da ich keine Ruhe finden konnte.
→Incapable de supporter la vue de l'être que j'avais créé, je sortis de mon laboratoire et longtemps je tournai en rond clans ma chambre à coucher, sans trouver le sommeil.
Schließlich aber kam doch eine entsetzliche Müdigkeit über mich und ich warf mich auf mein Lager, vollkommen angekleidet, und hoffte auf einige Zeit Vergessenheit zu finden.
→Enfin la fatigue l'emporta et je me jetai tout habillé sur mon lit pour chercher, quelque temps, l'oubli de ma situation.
Es war umsonst! Wohl schlief ich, aber die furchtbarsten Träume quälten und ängstigten mich.
→En vain. Je dormis sans doute mais ce fut pour être assailli par les rêves les plus terribles.
Mir war, als sähe ich Elisabeth in der Blüte ihrer Jugend und Gesundheit in den Straßen von Ingolstadt dahinschreiten.
→Je crus voir Élisabeth, débordante de santé, se promener dans les rues d'Ingolstadt.
Überrascht und erfreut eilte ich ihr nach und schloß sie in die Arme. Aber kaum hatte ich ihr den ersten Kuß auf die Lippen gedrückt, als sie fahl wurde wie eine Tote;
→Charmé et surpris, je l'enlaçai mais, alors que je posais mes lèvres sur les siennes, elle devint livide comme la mort.
ihre Züge veränderten sich und ich hielt den Leichnam meiner Mutter in den Armen.
→Ses traits se décomposèrent et j'eus l'impression que je tenais entre mes bras le cadavre de ma mère.
Ein Leichentuch umhüllte sie, in dessen Falten ekle Würmer krochen.
→Un linceul l'enveloppait et, à travers les plis, je vis grouiller les vers de la tombe. Ich fuhr entsetzt auf; kalter Schweiß rann mir über die Stirn, meine Zähne klapperten und meine Glieder zitterten.
→Je me réveillai avec horreur. Une sueur glacée me couvrait le front, mes dents claquaient, j'étais saisi de convulsions.
Und da – da stand im bleichen, gelblichen Lichte des Mondes, das durch die Fenstervorhänge drang, das Ungeheuer, das ich geschaffen.
→Puis, la lumière jaunâtre de la lune se glissa à travers les croisées de la fenêtre et j'aperçus le malheureux – le misérable monstre que j'avais créé.
Es hielt den Bettvorhang mit einer Hand zurück und stierte mich mit seinen Augen an, wenn man überhaupt von Augen reden kann.
→Il soulevait le rideau de mon lit et ses yeux, si je puis les appeler ainsi, étaient fixés sur moi.
Es öffnete seine Kinnladen und stieß einige unartikulierte Laute aus, während sich die Haut seiner Wangen unter einem häßlichen Grinsen runzelte.
→Ses mâchoires s'ouvrirent et il fit entendre des sons inarticulés, tout en grimaçant.
Ob es gesprochen hat, kann ich nicht sagen, denn ich hörte es nicht, weil ich davonrannte, als es die Hand nach mir ausstreckte, und die Treppe hinuntereilte.
→Peut-être parlait-il mais je ne l'entendis pas. Une de ses mains était tendue, comme pour me retenir. Je pris la fuite et me précipitai vers les escaliers.
Ich suchte Zuflucht im Hofe des von mir bewohnten Hauses. Dort ging ich bis zum Morgen auf und nieder, aufs tiefste erregt, und lauschte auf jeden Laut, der sich aus dem Hause vernehmen ließ. Mir war es, als müßte der häßliche Dämon nahen, dem ich so leichtsinniger Weise Leben verliehen hatte.
→Je cherchai refuge dans la cour de la maison où je passai le reste de la nuit, marchant fébrilement de long en large, aux aguets, attentif au moindre bruit, à croire qu'il annonçait chaque fois l'approche du démon à qui j'avais si piteusement donné la vie.
O, kein Sterblicher hätte ohne Grauen den Anblick dieses Gesichtes ertragen können.
→Oh ! Quel mortel pourrait supporter l'horreur d'une telle situation !
Eine Mumie, die lebendig geworden, konnte nicht so abscheulich sein als dieses Unding.
→Une momie à qui l'on rendrait l'âme ne pourrait pas être aussi hideuse que ce misérable.
Ich hatte es betrachtet, als es noch nicht vollendet war. Es war schon damals überaus häßlich, aber als diese Muskeln und Gelenke sich zu bewegen begannen, sah ich, daß ich etwas geschaffen, das sich Dantes Phantasie nicht grausiger hätte vorstellen können.
→Je l'avais observé avant qu'il ne fût achevé : il était laid à ce moment-là, mais quand ses muscles et ses articulations furent à même de se mouvoir, il devint si repoussant que Dante lui-même n'aurait pas pu l'imaginer.
Es war eine Nacht, die ich mein Leben lang nicht vergesse.
→Je passai une nuit épouvantable.
Zuweilen pochte mein Puls so rasch und heftig, daß ich fühlte, wie sich jede Ader anspannte; und dann war es mir, als müsse ich zu Boden sinken vor Schwäche und Elend.
→Quelquefois, mon pouls battait si vite et si fort que je sentais la palpitation de chacune de mes artères. Il m'arrivait aussi de chanceler, tant ma fatigue était grande, tant ma faiblesse était profonde.
Es war aber nicht nur das Entsetzen, es war auch die bitterste Enttäuschung, was mich so niederdrückte.
→Et mêlée à cette horreur, l'amertume née de mon dépit me tiraillait.
Die Träume, die ich so lange genährt, die meine Freude gewesen, wurden mir nun zu Höllenqualen;
→Les rêves dont je m'étais nourri et qui avaient soutenu mon exaltation devenaient à présent un enfer.
der Wechsel war zu rasch, zu überwältigend.
→Le changement avait été si brutal, la désillusion si complète !
Endlich kam der Morgen heran, trüb und feucht, und mit meinen schmerzenden Augen konnte ich auf dem Kirchturm erkennen, daß es eben sechs Uhr war.
→Le jour, enfin, commença à paraître – un jour sombre et pluvieux. Mes yeux découvrirent le clocher blanc de l'église d'Ingolstadt et l'horloge qui marquait six heures.
Der Türhüter öffnete das Tor des Hofes, der diese Nacht meine Zuflucht gewesen,
→Le portier ouvrait les portes de la cour qui, cette nuit, avait été mon asile.
und ich eilte auf die Straße hinaus. Mit raschen Schritten ging ich in der Stadt herum und war in steter Furcht, daß mir an der nächsten Ecke das Ungeheuer entgegenkommen könnte, dem ich zu entfliehen wünschte.
→ Je sortis, allai précipitamment par les rues, un peu comme si je voulais fuir le misérable, craignant de le rencontrer à chaque carrefour.
Ich wagte nicht heimzugehen, sondern irrte umher, trotzdem mich der Regen, der von dem grauen, trostlosen Himmel unaufhörlich herniederfloß, schon bis auf die Haut durchnäßt hatte.
→Je n'osais pas retourner dans mon appartement, je me sentais le besoin irrésistible de marcher, bien que trempé par la pluie qui tombait à verse d'un ciel sombre et bas.
Lange setzte ich meinen Spaziergang fort und meinte, durch die rasche Bewegung des drückenden Gefühles ledig zu werden, das auf meiner Seele lastete.
→Je parcourus les rues sans savoir où j'étais ni ce que je faisais.
Straße um Straße durchwanderte ich, ohne mir klar zu werden, wo ich war und was ich wollte.
→Mon cœur battait au rythme de la peur et j'allais en titubant, sans un seul regard en arrière.
Tel celui qui, sur la route solitaire,
→Like one who, on a lonely road,
Chemine dans la peur et l'épouvante,
→Doth walk in fear and dread,
Et qui, après s’être retourné, va de l'avant
→And, having once turned round, walks on,
Sans ne plus regarder derrière lui ;
→And turns no more his head;
Parce qu'il sait qu'un affreux démon
→Because he knows a frightful fiend
Marche, menaçant, dans son dos.
→Doth close behind him tread.
Mein Herz klopfte in entsetzlicher Furcht und ich eilte dahin, ohne mich umzusehen.
→Mon cœur battait au rythme de la peur et j'allais en titubant, sans un seul regard en arrière.
Plötzlich befand ich mich der Herberge gegenüber, vor der die Post und die Reisewagen zu halten pflegten.
→En poursuivant ma route, j'arrivai finalement devant une auberge où d'ordinaire s'arrêtaient les diligences et les voitures.
Ich hielt in meinem Laufe inne, ich weiß nicht warum.
→Sans trop savoir pourquoi, j'y fis halte.
Aber ich stand so einige Zeit und hatte die Augen starr auf einen Wagen gerichtet, der gerade vom anderen Ende der Stadt herankam. Als er sich genähert hatte, erkannte ich, daß es die Schweizer Post war.
→Durant quelques minutes, je gardai les yeux fixés sur une voiture qui approchait au fond de la rue et, tandis qu'elle s'avançait, je vis que c'était la diligence de la Suisse.
Sie hielt gerade vor mir. Als die Tür geöffnet wurde bemerkte ich im Innern Henry Clerval, der sofort heraussprang und auf mich zueilte.
→Elle s'immobilisa juste à l'endroit où je me tenais. Lorsque s'ouvrit la portière, je reconnus Henry Clerval, lequel, en me voyant, sauta de la voiture avant de s'exclamer :
»Lieber, lieber Frankenstein,« rief er, »wie froh bin ich, dich zu sehen! Welch schöner Zufall, daß du jetzt gerade da bist, wo ich ankomme.«
→– Mon cher Frankenstein, comme je suis heureux de te voir ! Quelle joie de te trouver ici à l'instant même de mon arrivée !
Ich empfand eine unbeschreibliche Freude über die Ankunft Clervals
→Rien ne pourrait égaler le plaisir que j'éprouvai à la vue de Clerval. und bei seinem Anblick mußte ich meines Vaters, meiner Elisabeth und meiner Heimat gedenken.
→Sa présence me rappelait mon père, Élisabeth et toutes ces scènes de famille si chères à mon souvenir.
Ich ergriff seine Hand und vergaß all mein Elend und Unglück; ich fühlte das erste Mal seit Monaten wieder eine ruhige, ernste Freude.
→Je lui pris la main et en un instant j'oubliai mon horreur et mon infortune. Je ressentis soudain, pour la toute première fois depuis des mois, la joie et la sérénité.
Ich war deshalb imstande, meinen Freund in der herzlichsten Weise zu begrüßen und ihn zu meiner Wohnung zu führen.
→J'accueillis mon ami de la façon la plus cordiale et nous nous dirigeâmes vers mon collège.
Clerval erzählte mir von unseren gemeinsamen Freunden und von seiner Freude, daß es ihm nun auch vergönnt sei, nach Ingolstadt zu kommen.
→Clerval me parla de nos amis communs et me dit sa chance d'avoir pu venir à Ingolstadt.
»Du kannst dir leicht vorstellen,« sagte er, »welche Schwierigkeiten es kostete, meinen Vater zu überzeugen, daß mit der Kenntnis der Buchführung noch nicht alles Wissen erschöpft sei.
→– Tu imagines aisément les difficultés que j'ai rencontrées pour faire admettre à mon père que tout le savoir nécessaire ne résidait pas seulement dans le noble art de la comptabilité.
Ich bin mir auch heute noch nicht klar, ob er es wirklich eingesehen hat, denn seine ständige Antwort auf meine immerwährenden flehendlichen Bitten war das, was der holländische Schulmeister im »Vikar von Wakefield« sagt:
→Et, en effet, je crois que je l'ai laissé incrédule jusqu'à la fin car sans cesse il reprenait les paroles du professeur hollandais, dans Le Vicaire de Wakefield :
»Ich habe zehntausend Gulden im Jahr und das Essen schmeckt mir ausgezeichnet, ohne daß ich Griechisch kann.«
→
→« Je gagne dix mille florins par an sans connaître le grec, je mange de bon appétit, sans connaître le grec’ »
Aber schließlich besiegte die Liebe zu mir doch seine Abneigung gegen die Wissenschaft und er erlaubte mir dann, eine Entdeckungsreise ins Land des Geistes zu wagen.«
→Mais, tout de même, son affection pour moi l'a emporté sur son aversion pour la science et il m'a autorisé à entreprendre le voyage au pays du savoir.
»Es freut mich herzlich, dich wiederzusehen, aber nun sage mir auch, wie geht es Vater, wie geht es meinen Brüdern und Elisabeth?«
→– Je te revois avec le plus grand plaisir mais parle-moi de mon père, de mes frères et d'Élisabeth.
»Sie sind gesund und zufrieden, nur machen sie sich Sorge, weil du so selten etwas von dir hast hören lassen.
→– Ils vont très bien et ils sont très heureux, seulement un peu tristes de ne pas avoir de tes nouvelles.
Übrigens habe ich vor, dir deswegen noch die Leviten zu lesen.
→À propos, j'ai bien envie, moi, de te faire la morale.
Aber, lieber Frankenstein,« fuhr er fort, nachdem er kurz sein Gespräch abgebrochen und mir gerade ins Gesicht gesehen hatte, »es ist mir eben jetzt erst aufgefallen, wie elend du aussiehst.
→Mais, mon cher Frankenstein, poursuivit-il en s'arrêtant pour me dévisager, je n'avais pas remarqué tout à l'heure combien tu avais l'air malade.
So schmal und blaß, man könnte meinen, du hättest ein paar Nächte durchschwärmt.«
→Tu es si pâle, on dirait que tu n'as pas dormi depuis plusieurs nuits.
»Du kannst recht haben! Ich bin seit einiger Zeit so angestrengt tätig gewesen, daß ich nicht zur Ruhe kam.
→– Tu as deviné juste. Ces derniers jours, mon travail m'a tellement absorbé que je n'ai pas pu prendre de repos, comme tu le constates.
Aber ich hoffe zuversichtlich, daß all das nun vorüber ist und ich endlich wieder mein eigener Herr bin.«
→Mais j'espère, j'espère sincèrement en avoir fini et pouvoir me débarrasser de ces contraintes.
Ich zitterte am ganzen Leibe und war nicht imstande, an die Erlebnisse der vergangenen Nacht zu denken, geschweige denn von ihnen zu erzählen.
→Je tremblais très fort. Je ne pouvais supporter de réfléchir, et encore moins de songer aux événements de la nuit précédente.
Ich schlug ein rasches Tempo ein und bald hatten wir mein Haus erreicht.
→Je hâtai le pas et bientôt nous arrivâmes à mon collège.
Ich überlegte und schauderte bei dem Gedanken, daß die Kreatur, die ich in meinem Zimmer zurückgelassen, immer noch dort sein könnte.
→Avec un frisson, il me vint l'idée que la créature que j'avais laissée dans mon appartement pourrait y être encore – vivre et se promener.
Ich fürchtete mich, das Ungeheuer wieder zu erblicken, noch mehr aber fürchtete ich, Henry könnte es sehen.
→J'avais peur de revoir le monstre et encore plus qu'Henry ne le vît.
Ich bat ihn also, einige Augenblicke am Fuße der Treppe zu warten, und tastete mich durch das dunkle Treppenhaus hinauf zu meinem Zimmer.
→Je le priai donc de rester quelques instants au bas de l'escalier et me précipitai vers la pièce.
Erst als ich die Hand auf den Türdrücker legte, kam ich wieder zu mir und kalt lief es mir über den Rücken.
→Ma main était déjà sur la poignée de la porte et je n'avais pas repris mes esprits. Je m'arrêtai alors et un frisson me parcourut le dos.
Ich stieß die Tür mit raschem Rucke auf, wie es Kinder tun, die in ein Zimmer gehen sollen und erwarten, dort ein Gespenst stehen zu sehen.
→Puis, je poussai rudement la porte, comme les enfants le font d'ordinaire quand ils croient qu'un fantôme les attend de l'autre côté.
Aber keine Spur von dem Gefürchteten.
→Rien ne m'apparut.
Ich sprang förmlich in die Wohnung hinein, doch Wohnzimmer und Schlafzimmer waren leer; der unheimliche Geselle war fort.
→Je marchai prudemment mais mon appartement était vide et l'hôte détestable ne se trouvait pas dans ma chambre à coucher. Ich konnte es gar nicht fassen, daß mir ein solch ungeheures Glück beschieden sein sollte.
→J'avais quelque peine à croire que la chance avait pu me sourire.
Aber nachdem ich mich überzeugt hatte, daß mein Feind wirklich geflohen war, klatschte ich vor Freude in die Hände und eilte hinunter zu Clerval.
→Assuré de l'absence de mon ennemi, je frappai les mains de joie et courus vers Clerval.
Ich nahm ihn dann mit herauf und das Mädchen brachte sofort das Frühstück.
→Nous montâmes chez moi et, très vite, le domestique apporta le déjeuner.
Ich war jedoch unfähig, mich einen Augenblick still zu halten;
→Mais j'étais incapable de me contenir
mein ganzer Körper vibrierte vor Erregung und mein Puls hämmerte wie rasend.
→– ce n'était plus la joie qui me possédait, je sentais ma chair frémir, mon cœur battre la chamade.
Ich sprang über die Stühle, klatschte mit den Händen und lachte laut und übertrieben.
→Je sautais par-dessus les chaises, battais des mains, riais bruyamment, sans aucun contrôle sur moi-même.
Clerval schrieb das alles anfänglich der Freude des Wiedersehens zu.
→D'abord, Clerval mit mon allégresse sur le compte de sa venue inopinée
Bei näherer Beobachtung aber mochte er in meinen Augen einen wilden Fieberglanz entdeckt haben, den er sich nicht erklären konnte.
→mais, après m'avoir observé avec attention, il remarqua dans mon regard des lueurs auxquelles il n'était pas habitué et fut frappé par mon rire étrange et tapageur. Auch mein lautes, rücksichtsloses, herzloses Lachen war ihm vielleicht aufgefallen und hatte ihm Sorge eingeflößt.
»Was hast du denn nur, lieber Viktor, was hast du denn?« rief er.
→– Mon cher Victor, cria-t-il, pour l'amour de Dieu, qu'est- ce qui se passe ? »Lache doch nicht so häßlich. Wie miserabel du aussiehst. Was ist da Schuld daran?«
→Ne ris pas de cette façon. Tu es malade ! Quelle est la cause de tout ceci ?
»Frage mich nicht,« schrie ich, indem ich die Hände vor das Gesicht schlug, denn es war mir gerade gewesen, als wäre das gefürchtete Gespenst lautlos ins Zimmer gehuscht.
→– Ne m'interroge pas ! m'écriai-je en mettant mes mains devant mes yeux car je pensais voir l'horrible spectre se glisser dans la pièce. » Er kann es dir sagen – rette mich, rette mich vor ihm!«
→Lui peut le dire. Oh ! sauve-moi ! « Sauve-moi ! »
Ich meinte zu fühlen, wie das Ungeheuer nach mir griff; ich schlug wie wütend um mich und brach dann ohnmächtig zusammen.
→Je crus que le monstre s'emparait de moi, je me débattis furieusement et cédai à une violente crise.
Armer Clerval! Was mußt du ausgestanden haben?
→Pauvre Clerval ! À quoi devait-il penser ?
Er hatte sich so innig auf ein Wiedersehen gefreut, und so mußte es enden!
→Une rencontre qu'il avait attendue avec tant de joie tournait au drame.
Aber ich konnte ja seinen Gram nicht sehen, denn ich war bewußtlos und kam lange, lange nicht mehr zu mir.
→Mais je ne voyais pas sa tristesse : j'étais inanimé et je ne repris mes esprits qu'après un long, long moment.
Mit diesem Zwischenfall hatte ein heftiges Nervenfieber seinen Anfang genommen, das mich monatelang ans Bett fesselte.
→Ce fut le commencement d'une fièvre nerveuse qui me retint plusieurs mois.
Während dieser Zeit hatte Henry ganz allein meine Pflege übernommen.
→Durant tout ce temps, Henry seul me soigna.
Später erfuhr ich, daß er meinen Lieben in der Heimat die ganze Gefährlichkeit meiner Krankheit verschwiegen hatte, weil er wußte, daß mein Vater schon zu alt war, um die lange Reise zu machen, und daß Elisabeth sich zu Tode gehärmt hätte.
→J'appris plus tard que, tenant compte de l'âge avancé de mon père, de son incapacité d'entreprendre un long voyage et sachant qu'Élisabeth serait très affectée par ma maladie, il leur avait dissimulé, afin de ne pas les émouvoir, la gravité de mon état.
Da er überzeugt war, daß niemand imstande wäre, mich aufopfernder und aufmerksamer zu pflegen als er, und fest an meine Wiederherstellung glaubte, wagte er es, die Verantwortung zu übernehmen und so den Meinen einen Liebesdienst zu erweisen.
→Il savait qu'il pouvait me soigner mieux que personne et, convaincu de me guérir, il ne doutait pas qu'ainsi il agissait devant tout le monde de la meilleure façon.
Ich war wirklich sehr elend daran, und sicherlich hat mich nur die unausgesetzte, hingebende Pflege meines Freundes vom Tode errettet.
→J'étais en réalité très malade et, si je n'avais pas bénéficié des soins et du dévouement de mon ami, je ne me serais jamais rétabli.
Das Ungetüm, dem ich das Leben gegeben, schwebte mir immer vor und in meinen Fieberphantasten spielte es die Hauptrolle.
→Sans cesse, j'avais sous les yeux la silhouette du monstre que j'avais créé et sans cesse je délirais à son propos. Henry wußte sich anfangs meine Reden nicht zu deuten und hielt sie jedenfalls für die Produkte eines fieberglühenden Gehirns. Da sich aber dieselben Szenen immer wiederholten und meine Gedanken immer auf denselben Punkt zurückkehrten, wurde er sich doch klar, daß irgend ein seltsames, schreckliches Ereignis zu meiner Erkrankung den Anlaß gegeben haben mußte.
→Mes paroles, à coup sûr, stupéfiaient Henry. D'abord, il crut qu'elles étaient le fruit d'une imagination déréglée mais, mon obstination à revenir continuellement sur le même sujet le persuada bientôt que mon trouble devait son origine à un événement extraordinaire et terrible.
Sehr langsam schritt meine Genesung vorwärts, immer wieder aufgehalten durch Rückfälle, die meinem Freunde viel Gram und Sorge verursachten.
→Petit à petit, nonobstant de fréquentes rechutes qui alarmaient et inquiétaient mon ami, je recouvrai la santé.
Ich erinnere mich noch genau des Augenblickes, da ich zum ersten Male wieder Dinge wahrnahm, die mich umgaben; wie ich mich darüber freute, daß die gefallenen Blätter nun nicht mehr zu sehen waren, sondern daß die Knospen an den Bäumen vor meinem Fenster aufsprangen.
→Je me souviens que la première fois que je fus en état d'observer avec un certain plaisir les objets qui m'entouraient, je vis que les feuilles mortes avaient disparu et que de jeunes bourgeons poussaient sur les arbres qui ombrageaient ma fenêtre.
Es war ein wunderschöner Frühling, der zu meiner Gesundung ein gut Teil beitrug.
→Ce fut un printemps divin et la saison contribua grandement à ma convalescence.
Ich empfand, wie sich Gefühle der Liebe und Freude wieder in meiner Brust zu regen begannen. Allmählich wich der Alb von mir, der mich so bedrückt hatte, und nach kurzer Zeit war ich so froh wie damals, als mich jene unselige Leidenschaft noch nicht gepackt hatte.
→Je sentis aussi renaître en mon cœur des sentiments de joie et de tendresse. Mon chagrin se dissipait et je commençai à être aussi gai que je l'avais été avant d'être pris par ma passion funeste.
»Teurer Clerval,« sagte ich, »wie gut und edel du bist! Diesen ganzen Winter hast du mir geopfert statt zu studieren.
→“Dearest Clerval,” exclaimed I, “how kind, how very good you are to me. This whole winter, instead of being spent in study, as you promised yourself, has been consumed in my sick room.
Wie soll ich das je heimzahlen?
→Comment pourrais-je te remercier ?
Ich mache mir bittere Vorwürfe, denn ich war ja die Ursache, und bitte dich mir zu verzeihen.«
→J'éprouve le plus vif remords pour le dépit que je t'ai causé, mais tu pourras le pardonner.
»Ich will nichts, als daß du dich nicht aufregst und möglichst bald gesund wirst;
→– Je serais totalement quitte si toi-même tu ne te tourmentais plus et si tu te rétablissais au plus vite.
und da du dich gerade in so guter Laune befindest, darf ich doch etwas mit dir besprechen?« Ich zitterte.
→Mais puisque tu sembles aller mieux, je puis aborder un sujet différent, n'est-ce pas ? Je tremblais.
Etwas! Was konnte das sein. Vielleicht dies Etwas, an das ich gar nicht zu denken wagte?
→Ce sujet ! Que pouvait-il être ? Allait-il faire allusion à cette chose à laquelle je n'osais plus penser ?
»Rege dich nicht auf,« sagte Clerval, der bemerkt hatte, wie ich blaß wurde,
→– Calme-toi, dit Clerval qui me voyait changer de couleur.
»wenn es dich quält, will ich nicht weiter davon reden. Aber ich wollte nur sagen, daß dein Vater und Elisabeth glücklich sein würden, wenn sie endlich einmal wieder einen Brief von deiner eigenen Hand erhielten.
→Je n'en parlerai pas, si cela te trouble. Mais ton père et ta cousine seraient bien heureux s'ils recevaient une lettre écrite de ta main.
Sie wissen ja nicht, wie krank du warst, und dürften sich deinetwegen ängstigen.«
→Ils ignorent que tu as été au plus mal et s'interrogent sur ton long silence.
»Ist das alles, lieber Clerval?
→– Ce n'est donc que cela, mon cher Henry ? ¨
Glaubst du nicht, daß meine Gedanken zu denen fliegen, die ich liebe und die meine Liebe wirklich verdienen?«
→Comment pourrais-tu supposer que ma première pensée n'irait pas vers ces êtres que je chéris et qui méritent toute mon affection ?
»Nun denn, mein Freund, dann wird es dir jedenfalls auch Freude machen, diesen Brief zu öffnen, der seit einigen Tagen hier liegt und auf dich wartet.
→– Si tu te trouves dans cet état d'esprit, mon cher ami, tu te réjouiras de lire une lettre qui t'a été adressée, il y a quelques jours.
Er ist von Elisabeth, wenn ich nicht irre.«
→Elle est de ta cousine, je crois.