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Antoine de Saint-Exupéry
Der kleine Prinz
→LE PETIT PRINCE
FÜR LÉON WERTH
→À LÉON WERTH
Ich bitte die Kinder um Verzeihung, daß ich dieses Buch einem Erwachsenen widme.
→Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne.
Ich habe eine ernstliche Entschuldigung dafür:
→J’ai une excuse sérieuse :
Dieser Erwachsene ist der beste Freund, den ich in der Welt habe.
→cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde.
Ich habe noch eine Entschuldigung:
→ J’ai une autre excuse:
Dieser Erwachsene kann alles verstehen, sogar die Bücher für Kinder.
→ cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants.
Ich habe eine dritte Entschuldigung:
→J’ai une troisième excuse
Dieser Erwachsene wohnt in Frankreich, wo er hungert und friert.
→cette grande personne habite la France où elle a faim et froid
Er braucht sehr notwendig einen Trost.
→Elle a bien besoin d’être consolée.
Wenn alle diese Entschuldigungen nicht ausreichen,so will ich dieses Buch dem Kinde widmen, das dieser Erwachsene einst
war.
→Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne.
Alle großen Leute sind einmal Kinder gewesen (aber wenige erinnern sich daran).
→Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants.
(Mais peu d’entre elles s’en souviennent.)
Ich verbessere also meine Widmung:
→ Je corrige donc ma dédicace :
FÜR LÉON WERTH ALS ER NOCH EIN JUNGE WAR
→À LÉON WERTH QUAND IL ÉTAIT PETIT GARÇON
Als ich sechs Jahre alt war, sah ich einmal in einem Buch über den Urwald, das »Erlebte Geschichten« hieß, ein prächtiges Bild.
→Lorsque j’avais six ans j’ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Vierge qui s’appelait « Histoires Vécues ».
Es stellte eine Riesenschlange dar, wie sie ein Wildtier
verschlang.
→Ça représentait un serpent boa qui avalait un fauve.
Hier ist eine Kopie der Zeichnung.
→Voilà la copie du dessin.
In dem Buche hieß es: »Die Boas verschlingen ihre Beute als Ganzes, ohne sie zu zerbeißen.
→On disait dans le livre : « Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans la mâcher.
Daraufin können sie sich nicht mehr rühren und schlafen
sechs Monate, um zu verdauen.«
→Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion.
Ich habe damals viel über die Abenteuer des Dschungels
nachgedacht, und ich vollendete mit einem Farbstift meine erste Zeichnung.
→» J’ai alors beaucoup réfléchi sur les aventures de la jungle et, à mon tour, j’ai réussi, avec un crayon de couleur, à tracer mon premier dessin.
Meine Zeichnung Nr. 1.
→Mon dessin numéro 1
So sah sie aus:
→Il était comme ça :
Ich habe den großen Leuten mein Meisterwerk gezeigt und
siege fragt, ob ihnen meine Zeichnung nicht angst mache.
→J’ai montré mon chef-d’oeuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur faisait peur.
Sie haben geantwortet: »Warum sollen wir vor einem Hute
Angst haben?«
→Elles m’ont répondu : « Pourquoi un chapeau ferait-il peur ?
Meine Zeichnung stellte aber keinen Hut dar.
→» Mon dessin ne représentait pas un chapeau.
Sie stellte eine Riesen-schlange dar, die einen Elefanten
verdaut.
→Il représentait un serpent boa qui digérait un éléphant.
Ich habe dann das Innereder Boa gezeichnet, um es den
großen Leuten deutlich zu machen.
→J’ai alors dessiné l’intérieur du serpent boa, afin que les grandes personnes puissent comprendre.
Sie brauchen ja immer Erklärungen. Hier meine Zeichnung
Nr. 2:
→Elles ont toujours besoin d’explications. Mon dessin numéro 2 était comme ça :
Die großen Leute haben mir geraten, mit den Zeichnungen von offenen oder geschlossenen Riesenschlangen aufzuhören und mich mehr für Geographie, Geschichte, Rechnen und Grammatik zu interessieren.
→Les grandes personnes m’ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m’intéresser plutôt à la géographie, à l’histoire, au calcul et à la grammaire.
So kam es daß ich eine großartige Laufbahn, die eines Malers nämlich, bereits im Alter von sechs Jahren aufgab.
→C’est ainsi que j’ai abandonné, à l’âge de six ans, une magnifique carrière de peintre.
Der Mißerfolgmeiner Zeichnungen Nr. 1 und Nr. 2 hatte mir
den Mut genommen.
→ J’avais été découragé par l’insuccès de mon dessin numéro 1 et de mon dessin numéro 2.
Die großen Leute verstehen nie etwas von selbst, und für
die Kinder ist es zu anstrengend, ihnen immer und immer wieder erklären zu müssen.
→Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.
Ich war also gezwungen, einen anderen Beruf zu wählen, und lernte fliegen.
→J’ai donc dû choisir un autre métier et j’ai appris à piloter des avions.
Ich bin überall in der Welt herum geflogen, und die Geographie hat mir dabei wirklich gute Dienste geleistet.
Ich konnte auf den ersten Blick China von Arizona unterscheiden.
→J’ai volé un peu partout dans le monde. Et la géographie, c’est exact, m’a beaucoup servi. Je savais reconnaître, du premier coup d’oeil, la Chine de l’Arizona.
Das ist sehr praktisch, wenn man sich in der Nacht verirrt hat.
→C’est très utile, si l’on est égaré pendant la nuit.
So habe ich im Laufe meines Lebens mit einer Menge ernsthafter Leute zu tun gehabt.
→J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux.
Ich bin viel mit Erwachsenen umgegangen und habe
Gelegenheit gehabt, sie ganz aus der Nähe zu betrachten.
→ J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes.
Je les ai vues de très près.
Das hat meiner Meinung über sie nicht besonders gut getan.
→Ça n’a pas trop amélioré mon opinion.
Wenn ich jemanden traf, der mir ein bißchen heller vorkam, versuchte ich es mit meiner Zeichnung Nr. 1, die ich gut aufbewahrt habe.
→ Quand j’en rencontrais une qui me paraissait un peu lucide, je faisais l’expérience sur elle de mon dessin numéro 1 que j’ai toujours conservé.
Ich wollte sehen, ob er wirklich etwas los hatte.
→ Je voulais savoir si elle était vraiment compréhensive.
Aber jedesmal bekam ich zur Antwort: »Das ist ein Hut.
→Mais toujours elle me répondait : « C’est un chapeau. »
« Dann redete ich mit ihm weder über Boas, noch über
Urwälder, noch über die Sterne.
→Alors je ne lui parlais ni de serpents boas, ni de forêts vierges, ni d’étoiles.
Ich stellte mich auf seinen Standpunkt. Ich sprach mit ihm
über Bridge, Golf, Politik und Krawatten.
→Je me mettais à sa portée. Je lui parlais de bridge, de golf, de politique et de cravates.
Und der große Mensch war äußerst befriedigt, einenso vernünftigen Mann getroffen zu haben.
→ Et la grande personne était bien contente de connaître un homme aussi raisonnable.
- II -
Ich blieb also allein, ohne jemanden, mit dem ich wirklich hätte sprechen können, bis ich vor sechs Jahren einmal eine Panne in der Wüste Sahara hatte.
→ J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans.
Etwas an meinem Motor war kaputtgegangen.
→Quelque chose s’était cassé dans mon moteur.
Und da ich weder einen Mechaniker noch Passagiere bei
mir hatte, machte ich mich ganz allein an die schwierige Reparatur.
→Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile.
Es war für mich eine Frage auf Leben und Tod.
→C’était pour moi une question de vie ou de mort.
Ich hatte für kaum acht Tage Trinkwasser mit.
→ J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.
Am ersten Abend bin ich also im Sande eingeschlafen, tausend Meilen von jeder bewohnten Gegend entfernt.
→Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée.
Ich war viel verlassener als ein Schiffbrüchiger auf einem
Floß mitten im Ozean.
→ J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’Océan.
Ihr könnt euch daher meine Überraschung vorstellen, als bei Tagesanbruch eine seltsame kleine Stimme mich weckte:
→Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé.
»Bitte … zeichne mir ein Schaf!«
→Elle disait : – S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !
»Wie bitte?«
→– Hein ! –
»Zeichne mir ein Schaf …«
→Dessine-moi un mouton…
Ich bin auf die Füße gesprungen, als wäre der Blitz in mich gefahren.
→ J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre.
Ich habe mir die Augen gerieben und genau hingeschaut.
→ J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé.
Da sah ich ein kleines, höchst ungewöhnliches Männchen, das mich ernsthaft betrachtete.
→Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement.
Hier das beste Porträt, das ich später von ihm zuwege
brachte.
→Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui.
Aber das Bild ist bestimmt nicht so bezaubernd wie das
Modell.
→Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle.
Ich kann nichts dafür.
→Ce n’est pas ma faute.
Ich war im Alter von sechs Jahren von den großen Leuten aus meiner Malerlaufbahn geworfen worden und hatte nichts zu zeichnen gelernt als geschlossene und offene Riesenschlangen.
→ J’avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts.
Ich schaute mir die Erscheinung also mit großen, staunenden Augen an.
→Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d’étonnement.
Vergeßt nicht, daß ich mich tausend Meilen abseits jeder
bewohnten Gegend befand.
→ N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée.
Auch schien mir mein kleines Männchen nicht verirrt, auch nicht halbtot vor Müdigkeit, Hunger, Durst oder Angst.
→ Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur.
Es machte durchaus nicht den Eindruck eines mitten in der Wüste verlorenen Kindes, tausend Meilen von jeder bewohnten Gegend.
→Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée.
Als ich endlich sprechen konnte, sagte ich zu ihm:
→ Quand je réussis enfin à parler, je lui dis :
»Aber … was machst denn du da?«
→– Mais… qu’est-ce que tu fais là ?
Da wiederholte es ganz sanft, wie eine sehr ernsthafte Sache:
→ Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse :
»Bitte … zeichne mir ein Schaf …«
→– S’il vous plaît… dessine-moi un mouton…
Wenn das Geheimnis zu eindrucksvoll ist, wagt man nicht zu wider-stehen.
→Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir.
So absurd es mir erschien – tausend Meilen von jeder menschlichen Behausung und in Todesgefahr ich zog aus meiner Tasche ein Blatt Papier und eine Füllfeder.
→Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe.
Mais je me rappelai alors que j’avais surtout étudié la géographie, l’histoire, le calcul et la grammaire et je dis au petit bonhomme (avec un peu de mauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner.
→Ale tu jsem si vzpomněl, že jsem studoval především
zeměpis, dějepis, počty a mluvnici, a řekl jsem človíčkovy
(trochu mrzutě), že neumím kreslit.
Il me répondit : – Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.
→Odpověděl mi:
„To nevadí. Nakresli mi beránka.“
Da ich nie ein Schaf gezeichnet hatte, machte ich ihm eine von den einzigen zwei Zeichnungen, die ich zuwege brachte.
→Comme je n’avais jamais dessiné un mouton je refis, pour lui, l’un des deux seuls dessins dont j’étais capable.
Die von der geschlossenen Riesenschlange. Und ich war höchst verblüfft, als ich das Männchen sagen hörte:
→Celui du boa fermé. Et je fus stupéfait d’entendre le petit bonhomme me répondre :
»Nein, nein! Ich will keinen Elefanten in einer Riesenschlange. Eine Riesenschlange ist sehr gefährlich und ein Elefant braucht viel Platz. Bei mir zu Hause ist wenig Platz.
→– Non ! Non ! Je ne veux pas d’un éléphant dans un boa.
Un boa c’est très dangereux, et un éléphant c’est très encombrant.
Chez moi c’est tout petit.
Ich brauche ein Schaf.
→ J’ai besoin d’un mouton.
Zeichne mir ein Schaf.«
→Dessine-moi un mouton.
Also habe ich gezeichnet.
→Alors j’ai dessiné.
Das Männchen schaute aufmerksam zu, dann sagte es:
→Il regarda attentivement, puis :
»Nein! Das ist schon sehr krank. Mach ein anderes.«
→– Non ! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre.
Ich zeichnete.
→Je dessinai :
Mein Freund lächelte artig und mit Nachsicht:
→Mon ami sourit gentiment, avec indulgence :
»Du siehst wohl … das ist kein Schaf, das ist ein Widder. Es hat Hörner …«
→ – Tu vois bien… ce n’est pas un mouton, c’est un bélier. Il a des cornes…
Ich machte also meine Zeichnung noch einmal. Aber sie wurde ebenso abgelehnt wie die vorigen:
→Je refis donc encore mon dessin : Mais il fut refusé, comme les précédents :
»Das ist schon zu alt. Ich will ein Schaf, das lange lebt.«
→ – Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps.
Mir ging die Geduld aus, es war höchste Zeit, meinen Motor auszubauen, so kritzelte ich diese Zeichnung da zusammen
und knurrte dazu:
→Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci.
Et je lançai :
»Das ist die Kiste.
→ – Ça c’est la caisse.
Das Schaf, das du willst, steckt da drin.«
→Le mouton que tu veux est dedans.
Und ich war höchst überrascht, als ich das Gesicht meines
jungen Kritikers aufleuchten sah:
→Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer le visage de mon jeune juge :
»Das ist ganz so, wie ich es mir gewünscht habe. Meinst du, daß dieses Schaf viel Gras braucht?«
→ – C’est tout à fait comme ça que je le voulais ! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton ?
»Warum?«
→– Pourquoi ?
»Weil bei mir zu Hause alles ganz klein ist …«
→– Parce que chez moi c’est tout petit…
»Es wird bestimmt ausreichen. Ich habe dir ein ganz kleines
Schaf geschenkt.«
→– Ça suffira sûrement. Je t’ai donné un tout petit mouton.
Er neigte den Kopf über die Zeichnung:
→Il pencha la tête vers le dessin :
»Nicht so klein wie … Aber sieh nur! Es ist eingeschlafen …«
→– Pas si petit que ça… Tiens ! Il s’est endormi…
So machte ich die Bekanntschaft des kleinen Prinzen.
→Et c’est ainsi que je fis la connaissance du petit prince.
- III -
Ich brauchte lange Zeit, um zu verstehen, woher er kam.
→Il me fallut longtemps pour comprendre d’où il venait.
Der kleine Prinz, der viele Fragen an mich richtete, schien
die meinen nie zu hören.
→ Le petit prince, qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes.
Zufällig aufgefangene Worte haben mir nach und nach sein Geheimnis enthüllt.
→Ce sont des mots prononcés par hasard qui, peu à peu, m’ont tout révélé.
So fragte er, als er zum erstenmal mein Flugzeug sah (ich werde mein Flugzeug nicht zeichnen, das ist eine viel zu komplizierte Sache für mich):
→Ainsi, quand il aperçut pour la première fois mon avion (je ne dessinerai pas mon avion, c’est un dessin beaucoup trop compliqué pour moi)
»Was ist das für ein Ding da?«
→– Qu’est-ce que c’est que cette chose-là ?
»Das ist kein Ding. Das fliegt. Das ist ein Flugzeug.«
→– Ce n’est pas une chose. Ça vole. C’est un avion. C’est mon avion.
Und ich war stolz, ihm sagen zu können, daß ich fliege.
→Et j’étais fier de lui apprendre que je volais.
Da rief er:
»Wie! Du bist vom Himmel gefallen?«
→Alors il s’écria : – Comment ! tu es tombé du ciel ?
– Oui, fis-je modestement.
→„Ano,“ odpověděl jsem skromně.
»Ah! Das ist ja lustig …«
→– Ah ! ça c’est drôle…
Und der kleine Prinz bekam einen ganz tollen Lachanfall, der mich ordentlich ärgerte.
→ Et le petit prince eut un très joli éclat de rire qui m’irrita beaucoup.
Ich legte Wert darauf, daß meine Unfälle ernst genommen werden.
→ Je désire que l’on prenne mes malheurs au sérieux.
Er aber fuhr fort:
→ Puis il ajouta :
»Also auch du kommst vom Himmel! Von welchem Planeten bist du denn?«
→– Alors, toi aussi tu viens du ciel ! De quelle planète es-tu ?
Da ging mir ein Licht auf über das Geheimnis seiner Anwesenheit, und ich fragte hastig:
→J’entrevis aussitôt une lueur, dans le mystère de sa présence, et j’interrogeai brusquement :
»Du kommst also von einem anderen Planeten?«
→Tu viens donc d’une autre planète ?
Aber er antwortete nicht. Er schüttelte nur sanft den Kopf,
indem er mein Flugzeug musterte:
→Mais il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement tout en regardant mon avion :
»Freilich, auf dem Ding da kannst nicht allzu weit herkommen …«
→ – C’est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin…
Und er versank in eine Träumerei, die lange dauerte.
→il s’enfonça dans une rêverie qui dura longtemps.
Dann nahm er mein Schaf aus der Tasche und vertiefte sich in den Anblick seines Schatzes.
→Puis, sortant mon mouton de sa poche, il se plongea dans la contemplation de son trésor.
Ihr könnt euch vorstellen, wie stark diese Andeutung über die »anderen Planeten« mich beunruhigen mußte.
→Vous imaginez combien j’avais pu être intrigué par cette demi-confidence sur « les autres planètes ».
Ich bemühte mich also, mehr zu erfahren:
→ Je m’efforçai donc d’en savoir plus long :
»Woher kommst du, mein kleines Kerlchen? Wo bist du denn zu Hause? Wohin willst du mein Schaf mitnehmen?«
→– D’où viens-tu, mon petit bonhomme ? Où est-ce « chez toi » ? Où veux-tu emporter mon mouton ?
Er antwortete nach einem nachdenklichen Schweigen:
→Il me répondit après un silence méditatif :
»Die Kiste, die du mir da geschenkt hast, hat das Gute, daß sie ihm nachts als Haus dienen kann.«
→– Ce qui est bien, avec la caisse que tu m’as donnée, c’est que, la nuit, ça lui servira de maison.
»Gewiß. Und wenn du brav bist, gebe ich dir auch einen Strick, um es tagsüber anzubinden. Und einen Pflock dazu.«
→– Bien sûr. Et si tu es gentil, je te donnerai aussi une corde pour l’attacher pendant le jour. Et un piquet.
Dieser Vorschlag schien den kleinen Prinzen zu kränken:
→La proposition parut choquer le petit prince :
»Anbinden? Was für eine komische Idee!«
→– L’attacher ? Quelle drôle d’idée !
»Aber wenn du es nicht anbindest, wird es doch weglaufen …«
→– Mais si tu ne l’attaches pas, il ira n’importe où, et il se perdra…
Da brach meine Freund in ein neuerliches Gelächter aus:
→Et mon ami eut un nouvel éclat de rire :
»Aber wo soll es denn hinlaufen?«
→– Mais où veux-tu qu’il aille !
»Irgendwohin. Geradeaus …«
→– N’importe où. Droit devant lui…
Da versetzte der kleine Prinz ernsthaft:
→Alors le petit prince remarqua gravement :
»Das macht nichts aus, es ist so klein bei mir zu Hause!«
→ – Ça ne fait rien, c’est tellement petit, chez moi !
Und, vielleicht ein bißchen schwermütig, fügte er hinzu:
→ Et, avec un peu de mélancolie, peut-être, il ajouta :
»Geradeaus kann man nicht sehr weit gehen …«
→– Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin…
- IV -
Ich hatte eine zweite sehr wichtige Sache erfahren: der Planet seiner Herkunft war kaum größer als ein Haus!
→J’avais ainsi appris une seconde chose très importante : C’est que sa planète d’origine était à peine plus grande qu’une maison !
Das erschien mir gar nicht verwunderlich.
→Ça ne pouvait pas m’étonner beaucoup.
Ich wußte ja, daß es außer den großen Planeten wie der
Erde, dem Jupiter, dem Mars, der Venus, denen man
Namen gegeben hat, noch Hunderte von anderen gibt, die manchmal so klein sind, daß man Mühe hat, sie im Fernrohr zu sehen.
→Je savais bien qu’en dehors des grosses planètes comme la Terre, Jupiter, Mars, Vénus, auxquelles on a donné des noms, il y en a des centaines d’autres qui sont quelquefois si petites qu’on a beaucoup de mal à les apercevoir au télescope.
Wenn ein Astronom einen von ihnen entdeckt, gibt er ihm
statt des Namens eine Nummer.
→Quand un astronome découvre l’une d’elles, il lui donne pour nom un numéro.
Er nennt ihn zum Beispiel:Asteroid Nr. 3251.
→Il l’appelle par exemple : « l’astéroïde 3251.
Ich habe ernsthafte Gründe zu glauben, daß der Planet, von dem der kleine Prinz kam, der Asteroid B 612 ist.
→» J’ai de sérieuses raisons de croire que la planète d’où venait le petit prince est l’astéroïde B 612.
Dieser Planet ist nur ein einziges Mal im Jahre 1909 von
einem türkischen Astronomen im Fernrohr gesehen worden.
→Cet astéroïde n’a été aperçu qu’une fois au télescope, en 1909, par un astronome turc.
Er hatte damals beim internationalen Astronomenkongreß
einen großen Vortrag über seine Entdeckung gehalten.
→Il avait fait alors une grande démonstration de sa découverte à un Congrès International d’Astronomie.
Aber niemand hatte ihm geglaubt, und zwar ganz einfach seines Anzuges wegen.
→ Mais personne ne l’avait cru à cause de son costume.
Die großen Leute sind so.
→Les grandes personnes sont comme ça.
Zum Glück für den Ruf des Planeten B 612 befahl ein türkischer Diktator seinem Volk bei Todesstrafe, nur noch europäische Kleider zu tragen.
→Heureusement pour la réputation de l’astéroïde B 612 un dictateur turc imposa à son peuple, sous peine de mort, de s’habiller à l’Européenne.
Der Astronom wiederholte seinen Vortrag im Jahre 1920 in einem sehr eleganten Anzug.
→L’astronome refit sa démonstration en 1920, dans un habit très élégant.
Und diesmal gaben sie ihm alle recht.
→Et cette fois-ci tout le monde fut de son avis.
Wenn ich euch dieses nebensächliche Drum und Dran über den Planeten B 612 erzähle und euch sogar seine Nummer anvertraue, so geschieht das der großen Leute wegen.
→Si je vous ai raconté ces détails sur l’astéroïde B 612 et si je vous ai confié son numéro, c’est à cause des grandes personnes.
Die großen Leute haben eine Vorliebe für Zahlen.
→Les grandes personnes aiment les chiffres.
Wenn ihr ihnen von einem neuen Freund erzählt, befragen sie euch nie über das Wesentliche.
→Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel.
Sie fragen euch nie: Wie ist der Klang seiner Stimme?
→Elles ne vous disent jamais : « Quel est le son de sa voix ?
Welche Spiele liebt er am meisten? Sammelt er Schmetterlinge?
→Quels sont les jeux qu’il préfère ? Est-ce qu’il collectionne les papillons ?
Sie fragen euch: Wie alt ist er? Wieviel Brüder hat er? Wieviel wiegt er? Wieviel verdient sein Vater?
→» Elles vous demandent : « Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? »
Dann erst glauben sie, ihn zu kennen.
→Alors seulement elles croient le connaître.
Wenn ihr zu den großen Leute sagt:
→Si vous dites aux grandes personnes :
Ich habe ein sehr schönes Haus mit roten Ziegeln gesehen, mit Geranien vor den Fenstern und Tauben auf dem Dach … dann sind sie nicht imstande, sich dieses Haus vorzustellen.
→ « J’ai vu une belle maison en briques roses, avec des géraniums aux fenêtres et des colombes sur le toit… » elles ne parviennent pas à s’imaginer cette maison.
Man muß ihnen sagen: Ich habe ein Haus gesehen, das hunderttausend Franken wert ist.
→Il faut leur dire : « J’ai vu une maison de cent mille francs. »
Dann schreien sie gleich: Ach wie schön!
→ Alors elles s’écrient : « Comme c’est joli ! »
So auch, wenn ihr ihnen sagt:
→Ainsi, si vous leur dites :
Der Beweis dafür, daß es den kleinen Prinzen wirklich
gegeben hat, besteht darin, daß er entzückend war, daß er
lachte und daß er ein Schaf haben wollte;
→« La preuve que le petit prince a existé c’est qu’il était ravissant, qu’il riait, et qu’il voulait un mouton.
denn wenn man sich ein Schaf wünscht, ist es doch ein Beweis dafür, daß man lebt,
→ Quand on veut un mouton, c’est la preuve qu’on existe »
– dann werden sie die Achseln zucken und euch als Kinder behandeln.
→elles hausseront les épaules et vous traiteront d’enfant !
Mais si vous leur dites : « La planète d’où il venait est l’astéroïde B 612 » alors elles seront convaincues, et elles vous laisseront tranquille avec leurs questions.
→ Řeknete-li jim však: „Planeta, odkud pocházel, je asteroid
B 612“, tu je přesvědčíte a dají vám pokoj s otázkami.
So sind sie. Man darf ihnen das auch nicht übel nehmen.
→ Elles sont comme ça. Il ne faut pas leur en vouloir.
Kinder müssen mit großen Leuten viel Nachsicht haben.
→ Les enfants doivent être très indulgents envers les grandes personnes.
Wir freilich, die wir wissen, was das Leben eigentlich ist, wir machen uns nur lustig über die albernen Zahlen.
→Mais, bien sûr, nous qui comprenons la vie, nous nous moquons bien des numéros !
Viel lieber hätte ich diese Geschichte begonnen wie ein Märchen.
→ J’aurais aimé commencer cette histoire à la façon des contes de fées.
Am liebsten hätte ich so angefangen:
→J’aurais aimé dire :
Es war einmal ein kleiner Prinz, der wohnte auf einem Planeten, der kaum größer war als er selbst, und er brauchte einen Freund …
→« Il était une fois un petit prince qui habitait une planète à peine plus grande que lui, et qui avait besoin d’un ami… »
Für die, die das Leben richtig verstehen, würde das viel glaubwürdiger klingen.
→ Pour ceux qui comprennent la vie, ça aurait eu l’air beaucoup plus vrai.
Denn ich möchte nicht, daß man mein Buch leicht nimmt.
→Car je n’aime pas qu’on lise mon livre à la légère.
Ich empfinde so viel Kummer beim Erzählen dieser
Erinnerungen.
→J’éprouve tant de chagrin à raconter ces souvenirs.
Es ist nun schon sechs Jahre her, daß mein Freund mit seinem Schaf davon-gegangen ist.
→Il y a six ans déjà que mon ami s’en est allé avec son mouton.
Wenn ich hier versuche, ihn zu beschreiben, so tue ich das, um
ihn nicht zu vergessen.
→ Si j’essaie ici de le décrire, c’est afin de ne pas l’oublier.
Es ist traurig einen Freund zu vergessen.
→C’est triste d’oublier un ami.
Nicht jeder hat einen Freund gehabt.
→Tout le monde n’a pas eu un ami.
Und ich könnte wie die großen Leute werden, die sich nur für Ziffern interessieren,
→Et je puis devenir comme les grandes personnes qui ne s’intéressent plus qu’aux chiffres.
deshalb habe ich mir schließlich auch einen Farbenkasten
und Zeichenstifte gekauft.
→ C’est donc pour ça encore que j’ai acheté une boîte de couleurs et des crayons.
Es ist schwer, sich in meinem Alter noch einmal mit dem
Zeichnen einzulassen, wenn man seit seinem sechsten
Lebensjahre nie andere Versuche gemacht hat als die mit einer geschlossenen und offenen Klapperschlange.
→C’est dur de se remettre au dessin, à mon âge, quand on n’a jamais fait d’autres tentatives que celle d’un boa fermé et celle d’un boa ouvert, à l’âge de six ans !
Ich werde selbstverständlich versuchen, die Bilder so wirklichkeitsgetreu wie möglich zu machen.
→ J’essaierai, bien sûr, de faire des portraits le plus ressemblants possible.
Aber ich bin nicht ganz sicher, ob es mir gelingen wird.
→Mais je ne suis pas tout à fait certain de réussir.
Die eine Zeichnung geht, die andere ist schon nicht mehr
ähnlich.
→Un dessin va, et l’autre ne ressemble plus.
Ich irre mich auch mitunter in den Maßen.
→Je me trompe un peu aussi sur la taille.
Da ist der kleine Prinz zu groß und da ist er zu klein.
→ Ici le petit prince est trop grand. Là il est trop petit.
Auch die Farbe seiner Kleider macht mir Kummer.
→J’hésite aussi sur la couleur de son costume.
Dann probiere ich hin und her, so gut es eben geht.
→Alors je tâtonne comme ci et comme ça, tant bien que mal.
Ich werde mich vermutlich auch bei wichtigeren Einzelheiten irren. Aber das muß man doch schon nachsehen.
→Je me tromperai enfin sur certains détails plus importants. Mais ça, il faudra me le pardonner.
Mein Freund hat mir nie Erklärungen gegeben.
→ Mon ami ne donnait jamais d’explications.
Er glaubte wahrscheinlich, ich sei wie er.
→ Il me croyait peut-être semblable à lui.
Aber ich bin leider nicht imstande, durch die Kistenbretter hindurch Schafe zu sehen.
→Mais moi, malheureusement, je ne sais pas voir les moutons à travers les caisses.
Ich gleiche doch wohl schon eher den großen Leuten.
Ich mußte ja im Laufe der Zeit älter werden.
→Je suis peut-être un peu comme les grandes personnes. J’ai dû vieillir.
- V -
Jeden Tag erfuhr ich etwas Neues über den Planeten, über
die Abreise und über die Fahrt.
→Chaque jour j’apprenais quelque chose sur la planète, sur le départ, sur le voyage.
Das ergab sich ganz sachte im Laufe meiner Überlegungen.
→Ça venait tout doucement, au hasard des réflexions.
So lernte ich am dritten Tage die Tragödie der Affenbrotbäume kennen.
→ C’est ainsi que, le troisième jour, je connus le drame des baobabs.
Auch dies verdanke ich schließlich dem Schaf, denn
unvermittelt fragte mich der kleine Prinz, als wäre er von einem schweren Zweifel geplagt:
→Cette fois-ci encore ce fut grâce au mouton, car brusquement le petit prince m’interrogea, comme pris d’un doute grave :
»Es stimmt doch, daß Schafe Stauden fressen?«
→– C’est bien vrai, n’est-ce pas, que les moutons mangent les arbustes ?
»Ja, das stimmt.«
»Ach, da bin ich froh!«
→Oui. C’est vrai.
– Ah ! Je suis content.
Ich verstand nicht, warum es so wichtig war, daß Schafe Stauden fressen.
→Je ne compris pas pourquoi il était si important que les moutons mangeassent les arbustes.
Aber der kleine Prinz fügte hinzu:
→Mais le petit prince ajouta :
»Dann fressen sie doch auch Affenbrotbäume?«
→– Par conséquent ils mangent aussi les baobabs ?
Ich erklärte dem kleinen Prinzen ausführlich, daß
Affenbrotbäume doch keine Stauden sind, sondern
kirchturmhohe Bäume, und selbst wenn er eine ganze
Herde Elefanten mit nähme, würde diese Herde nicht
mit einem einzigen Affenbrotbaum fertig werden.
→Je fis remarquer au petit prince que les baobabs ne sont pas des arbustes, mais des arbres grands comme des églises et que, si même il emportait avec lui tout un troupeau d’éléphants, ce troupeau ne viendrait pas à bout d’un seul baobab.
Der Einfall mit den Elefanten brachte ihn zum Lachen.
→L’idée du troupeau d’éléphants fit rire le petit prince :
»Man müßte sie übereinander stellen …«
→– Il faudrait les mettre les uns sur les autres…
Aber dann bemerkte er klugerweise:
→Mais il remarqua avec sagesse :
»Bevor die Affenbrotbäume groß werden, fangen sie ja erst
damit an, klein zu sein.«
→ – Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit.
»Das ist schon richtig. Aber warum willst du, daß deine Schafe
die kleinen Affenbrotbäume fressen?«
→– C’est exact ! Mais pourquoi veux-tu que tes moutons mangent les petits baobabs ?
Er antwortete: »Schon gut! Wir werden ja sehen!« als ob es sich
da um das klarste Ding der Welt handelte.
→Il me répondit : « Ben ! Voyons ! » comme s’il s’agissait là d’une évidence.
Und ich mußte meinen ganzen Verstand aufbieten, um der Sache auf den Grund zu kommen.
→Et il me fallut un grand effort d’intelligence pour comprendre à moi seul ce problème.
In der Tat gab es auf dem Planeten des kleinen Prinzen wie auf allen Planeten gute Gewächse und schlechte Gewächse.
→Et en effet, sur la planète du petit prince, il y avait comme sur toutes les planètes, de bonnes herbes et de mauvaises herbes.
Par conséquent de bonnes graines de bonnes herbes et de mauvaises graines de mauvaises herbes.
→Tedy z dobrých semen dobrá tráva a ze špatných semen býlí.
Aber die Samen sind unsichtbar.
→Mais les graines sont invisibles.
Sie schlafen geheimnisvoll in der Erde, bis es einem von ihnen einfällt, aufzuwachen.
→Elles dorment dans le secret de la terre jusqu’à ce qu’il prenne fantaisie à l’une d’elles de se réveiller.
Dann streckt er sich und treibt zuerst schüchtern einen entzückenden kleinen Sproß zur Sonne, einen ganz harmlosen.
→Alors elle s’étire, et pousse d’abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille inoffensive.
Wenn es sich um einen Radieschen oder Rosen trieb handelt, kann man ihn wachsen lassen, wie er will.
→ S’il s’agit d’une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut.
Aber wenn es sich um eine schädliche Pflanze handelt, muß
man die Pflanze beizeiten herausreißen, sobald man erkannt hat, was für eine es ist.
→Mais s’il s’agit d’une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitôt, dès qu’on a su la reconnaître.
Auf dem Planeten des kleinen Prinzen gab es fürchterliche
Samen … und das waren die Samen der Affenbrotbäume.
→Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince… c’étaient les graines de baobabs.
Der Boden des Planeten war voll davon.
→Le sol de la planète en était infesté.
Aber einen Affenbrotbaum kann man, wenn man ihn zu spät angeht, nie mehr loswerden.
→Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser.
Er bemächtigt sich des ganzen Planeten.
→Il encombre toute la planète.
Er durchdringt ihn mit seinen Wurzeln.
→ Il la perfore de ses racines.
Und wenn der Planet zu klein ist und die Affenbrotbäume zu zahlreich werden, sprengen sie ihn.
→Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater.
»Es ist eine Frage der Disziplin«, sagte mir später der kleine
Prinz.
→« C’est une question de discipline, me disait plus tard le petit prince.
»Wenn man seine Morgentoilette beendet hat, muß man sich ebenso sorgfältig an die Toilette des Planeten machen.
→Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète.
Man muß sich regel-mäßig dazu zwingen, die Sprößlinge der Affenbrotbäume auszureißen, sobald man sie von den Rosensträuchern unterscheiden kann, denen sie in der Jugend sehr ähnlich sehen.
→Il faut s’astreindre régulièrement à arracher les baobabs dès qu’on les distingue d’avec les rosiers auxquels ils ressemblent beaucoup quand ils sont très jeunes.
Das ist eine zwar langweilige, aberleichte Arbeit.«
→C’est un travail très ennuyeux, mais très facile.
Und eines Tages riet er mir, ich solle mich bemühen, eine schöne Zeichnung zustande zu bringen, damit es den Kindern bei mir daheim auch richtig in den Kopf gehe.
→» Et un jour il me conseilla de m’appliquer à réussir un beau dessin, pour bien faire entrer ça dans la tête des enfants de chez moi. «
»Wenn sie eines Tages auf die Reise gehen«, sagte er, »kann es ihnen zugute kommen.
→ S’ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir.
Zuweilen macht es ja wohl nichts aus, wenn man seine Arbeit auf später verschiebt.
→ Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail.
Aber wenn es sich um Affenbrotbäume handelt, führt das stets
zur Katastrophe.
→ Mais, s’il s’agit des baobabs, c’est toujours une catastrophe.
Ich habe einen Planeten gekannt, den ein Faulpelz bewohnte.
→ J’ai connu une planète, habitée par un paresseux.
Er hatte drei Sträucher übersehen …«
→Il avait négligé trois arbustes… »
-VI-
Und so habe ich denn diesen Planeten nach den Angaben des kleinen Prinzen gezeichnet.
→Et, sur les indications du petit prince, j’ai dessiné cette planète- là.
- VI -
???
- VI -
Ach, kleiner Prinz, so nach und nach habe ich dein kleines schwermütiges Leben verstanden.
→Ah ! petit prince, j’ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique.
Lange Zeit hast du, um dich zu zerstreuen, nichts anderes gehabt als die Lieblichkeit der Sonnenuntergänge.
→ Tu n’avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil.
J’ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m’as dit :
→ Tuto novou podrobnost jsem se dověděl čtvrtého dne
zrána, když jsi mi řekl:
»Ich liebe Sonnenuntergänge sehr.
→J’aime bien les couchers de soleil.
Komm, laß uns einen Sonnenuntergang anschauen …«
→Allons voir un coucher de soleil…
»Da muß man noch warten …«
→– Mais il faut attendre…
»Worauf denn warten?«
→– Attendre quoi ?
»Warten, bis die Sonne untergeht.«
→– Attendre que le soleil se couche.
Du hast zuerst ein sehr erstauntes Gesicht gemacht und dann
über dich selber gelacht.
→Tu as eu l’air très surpris d’abord, et puis tu as ri de toi-même.
Und du hast zu mir gesagt:
→Et tu m’as dit :
»Ich bilde mir immer ein, ich sei zu Hause!«
→– Je me crois toujours chez moi !
In der Tat. Wenn es in den Vereinigten Staaten Mittag ist, geht
die Sonne, wie jedermann weiß, in Frankreich unter.
→En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France.
Um dort einem Sonnenuntergang beizuwohnen, müßte man in einer Minute nach Frankreich fliegen können.
→ Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil.
Unglücklicherweise ist Frankreich viel zu weit weg.
→Malheureusement la France est bien trop éloignée.
Aber auf deinem so kleinen Planeten genügte es, den Sessel um einige Schritte weiterzurücken.
→ Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas.
Und du erlebtest die Dämmerung, so oft du es wünschtest …
→Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais…
»An einem Tag habe ich die Sonne dreiundvierzigmal untergehen sehn!«
→ – Un jour, j’ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !
Und ein wenig später fügtest du hinzu:
→Et un peu plus tard tu ajoutais :
»Du weißt doch, wenn man recht traurig ist, liebt man die Sonnenuntergänge …«
→ – Tu sais… quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil…
»Am Tage mit den dreiundvierzigmal warst du also besonders traurig?«
→ – Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ?
Aber der kleine Prinz antwortete nicht.
→Mais le petit prince ne répondit pas.
- VII -
Am fünften Tag war es wieder das Schaf, das ein Lebensgeheimnis des kleinen Prinzen enthüllen half.
→Le cinquième jour, toujours grâce au mouton, ce secret de la vie du petit prince me fut révélé.
Er fragte mich unvermittelt, ohne Umschweife, als pflückte er die Frucht eines in langem Schweigen gereiften Problems:
→Il me demanda avec brusquerie, sans préambule, comme le fruit d’un problème longtemps médité en silence :
»Wenn ein Schaf Sträucher frißt, so frißt es doch auch die Blumen?«
→ – Un mouton, s’il mange les arbustes, il mange aussi les fleurs ?
»Ein Schaf frißt alles, was ihm vors Maul kommt.«
→– Un mouton mange tout ce qu’il rencontre.
»Auch die Blumen, die Dornen haben?«
→– Même les fleurs qui ont des épines ?
»Ja. Auch die Blumen, die Dornen haben.«
→– Oui. Même les fleurs qui ont des épines.
»Wozu haben sie dann die Dornen?«
→– Alors les épines, à quoi servent-elles ?
Ich wußte es nicht. Ich war gerade mit dem Versuch beschäftigt, einen zu streng angezogenen Bolzen meines Motors abzuschrauben.
→ Je ne le savais pas. J’étais alors très occupé à essayer de dévisser un boulon trop serré de mon moteur.
Ich war in großer Sorge, da mir meine Panne sehr bedenklich zu erscheinen begann,
→J’étais très soucieux car ma panne commençait de m’apparaître comme très grave,
und ich machte mich aufs Schlimmste gefaßt, weil das Trinkwasser zur Neige ging.
→et l’eau à boire qui s’épuisait me faisait craindre le pire.
»Was für einen Zweck haben die Dornen?«
→– Les épines, à quoi servent-elles ?
Der kleine Prinz verzichtete niemals auf eine Frage, wenn er sie einmal gestellt hatte.
→ Le petit prince ne renonçait jamais à une question, une fois qu’il l’avait posée.
Ich war völlig mit meinem Bolzen beschäftigt und antwortete
aufs Geratewohl:
→J’étais irrité par mon boulon et je répondis n’importe quoi :
»Die Dornen, die haben gar keinen Zweck, die Blumen lassen sie aus reiner Bosheit wachsen!«
→– Les épines, ça ne sert à rien, c’est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
»Oh!« Er schwieg. Aber dann warf er mir in einer Art Verärgerung zu:
→Oh ! Mais après un silence il me lança, avec une sorte de rancune:
»Das glaube ich dir nicht! Die Blumen sind schwach.
→– Je ne te crois pas ! Les fleurs sont faibles.
Sie sind arglos.
→Elles sont naïves.
Sie schützen sich, wie sie können.
→ Elles se rassurent comme elles peuvent.
Sie bilden sich ein, daß sie mit Hilfe der Dornen gefährlich
wären …«
→Elles se croient terribles avec leurs épines…
Ich antwortete nichts und sagte mir im selben Augenblick:
→ Je ne répondis rien. À cet instant-là je me disais :
Wenn dieser Bolzen noch lange bockt, werde ich ihn mit einem Hammer-schlag heraushauen müssen.
→« Si ce boulon résiste encore, je le ferai sauter d’un coup de marteau.
Der kleine Prinz störte meine Überlegungen von neuem:
→» Le petit prince dérangea de nouveau mes réflexions :
»Und du glaubst, daß die Blumen …«
→– Et tu crois, toi, que les fleurs…
»Aber nein! Aber nein! Ich glaube nichts! Ich habe irgend etwas daher-geredet.
→– Mais non ! Mais non ! Je ne crois rien ! J’ai répondu n’importe quoi.
Wie du siehst, beschäftige ich mich mit wichtigeren Dingen!«
→ Je m’occupe, moi, de choses sérieuses !
Er schaute mich verdutzt an.
→Il me regarda stupéfait.
»Mit wichtigeren Dingen!«
→– De choses sérieuses !
Er sah mich an, wie ich mich mit dem Hammer in der Hand und vom Schmieröl verschmutzten Händen über einen Gegenstand beugte, der ihm ausgesprochen häßlich erscheinen mußte.
→Il me voyait, mon marteau à la main, et les doigts noirs de cambouis, penché sur un objet qui lui semblait très laid.
»Du sprichst ja wie die großen Leute!«
→– Tu parles comme les grandes personnes !
Das beschämte mich. Er aber fügte unbarmherzig hinzu:
→ Ça me fit un peu honte. Mais, impitoyable, il ajouta :
»Du verwechselst alles, du bringst alles durcheinander!«
→– Tu confonds tout… tu mélanges tout !
Er war wirklich sehr aufgebracht.
→ Il était vraiment très irrité.
Er schüttelte sein goldenes Haar im Wind.
→Il secouait au vent des cheveux tout dorés :
»Ich kenne einen Planeten, auf dem ein purpur-roter Herr haust.
→– Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi.
Er hat nie den Duft einer Blume geatmet. Er hat nie einen Stern angeschaut.
→ Il n’a jamais respiré une fleur. Il n’a jamais regardé une étoile.
Er hat nie jemanden geliebt. Er hat nie etwas anderes als Additionen gemacht.
→Il n’a jamais aimé personne. Il n’a jamais rien fait d’autre que des additions.
Und den ganzen Tag wiederholt er wie du:
→Et toute la journée il répète comme toi :
Ich bin ein ernsthafter Mann! Ich bin ein ernsthafter Mann! Und das macht ihn ganz geschwollen vor Hochmut.
→ « Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux ! » et ça le fait gonfler d’orgueil.
Aber das ist kein Mensch, das ist ein Schwamm.«
→ Mais ce n’est pas un homme, c’est un champignon !
»Ein was?«
→– Un quoi ?
»Ein Schwamm!«
→ – Un champignon !
Der kleine Prinz war jetzt ganz blaß vor Zorn.
→Le petit prince était maintenant tout pâle de colère.
»Es sind nun Millionen Jahre, daß die Blumen Dornen hervorbringen.
→– Il y a des millions d’années que les fleurs fabriquent des épines.
Es sind Millionen Jahre, daß die Schafe trotzdem die Blumen fressen.
→Il y a des millions d’années que les moutons mangent quand même les fleurs.
Und du findest es unwichtig, wenn man wissen möchte,
warum sie sich so viel Mühe geben, Dornen hervorzubringen,
die zu nichts Zweck haben?
→ Et ce n’est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ?
Dieser Kampf der Schafe mit den Blumen soll unwichtig sein?
→Ce n’est pas important la guerre des moutons et des fleurs ?
Weniger ernsthaft als die Additionen eines dicken, roten Mannes?
→ Ce n’est pas plus sérieux et plus important que les additions d’un gros Monsieur rouge ?
Und wenn ich eine Blume kenne, die es in der ganzen Welt nur ein einziges Mal gibt, nirgends anders als auf meinem kleinen Planeten, und wenn ein kleines Schaf, ohne zu wissen, was es tut, diese Blume eines Morgens so mit einem einzigen Biß auslöschen kann, – das soll nicht wichtig sein?!«
→Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu’un petit mouton peut anéantir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça !
Il rougit, puis reprit :
→Zarděl jsem se a po chvíli pokračoval:
»Wenn einer eine Blume liebt, die es nur ein einziges Mal gibt auf allen Millionen und Millionen Sternen, dann genügt es ihm völlig, daß er zu ihnen hinaufschaut, um glücklich zu sein.
→– Si quelqu’un aime une fleur qui n’existe qu’à un exemplaire dans les millions et les millions d’étoiles, ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde.
Er sagt sich: Meine Blume ist da oben, irgendwo …
→Il se dit : « Ma fleur est là quelque part… »
Wenn aber das Schaf die Blume frißt, so ist es für ihn, als wären plötzlich alle Sterne ausgelöscht!
→Mais si le mouton mange la fleur, c’est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s’éteignaient !
Und das soll nicht wichtig sein?«
→ Et ce n’est pas important ça !
Er konnte nichts mehr sagen.
→Il ne put rien dire de plus.
Er brach plötzlich in Schluchzen aus.
→Il éclata brusquement en sanglots.
Die Nacht war hereingebrochen.
→La nuit était tombée.
Ich hatte mein Werkzeug weggelegt.
→J’avais lâché mes outils.
Mein Hammer, mein Bolzen, der Durst und der Tod, alles war mir gleichgültig.
→Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort.
Es galt auf einem Stern, einem Planeten, auf dem meinigen,
hier auf der Erde, einen kleinen Prinzen zu trösten!
→ Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler !
Ich nahm ihn in die Arme.
→ Je le pris dans les bras.
Ich wiegte ihn. Ich flüsterte ihm zu:
→ Je le berçai. Je lui disais :
»Die Blume, die du liebst, ist nicht in Gefahr …
→ « La fleur que tu aimes n’est pas en danger…
Ich werde ihm einen Maulkorb zeichnen, deinem Schaf …
→Je lui dessinerai une muselière, à ton mouton…
Ich werde dir einen Zaun für deine Blume zeichnen …
→Je te dessinerai une armure pour ta fleur… Je…
Ich …« Ich wußte nicht, was ich noch sagen sollte.
→» Je ne savais pas trop quoi dire.
Ich kam mir sehr ungeschickt vor.
→Je me sentais très maladroit.
Ich wußte nicht, wie ich zu ihm gelangen, wo ich ihn erreichen konnte …
→Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre…
Es ist so geheimnisvoll, das Land der Tränen.
→ C’est tellement mystérieux, le pays des larmes.
- VIII -
Bald sollte ich jene Blume besser kennen lernen.
→J’appris bien vite à mieux connaître cette fleur.
Es hatte auf dem Planeten des kleinen Prinzen immer
schon Blumen gegeben, sehr einfache, aus einem einzigen Kranz von Blütenblättern geformt;
→Il y avait toujours eu, sur la planète du petit prince, des fleurs très simples, ornées d’un seul rang de pétales,
sie spielten keine große Rolle und störten niemanden.
→et qui ne tenaient point de place, et qui ne dérangeaient personne.
Sie leuchteten eines Morgens im Grase auf und erloschen am Abend.
→Elles apparaissaient un matin dans l’herbe, et puis elles s’éteignaient le soir.
Aber jene eine hatte eines Tages Wurzel geschlagen, aus einem Samen, weiß Gott woher, und der kleine Prinz hatte diesen Sproß, der den andern Sprößlingen nicht glich, sehr genau überwacht.
→Mais celle-là avait germé un jour, d’une graine apportée d’on ne sait où, et le petit prince avait surveillé de très près cette brindille qui ne ressemblait pas aux autres brindilles.
Das konnte eine neue Art Affenbrotbaum sein.
→Ça pouvait être un nouveau genre de baobab.
Aber der Strauch hörte bald auf zu wachsen und begann, eine Blüte anzusetzen.
→Mais l’arbuste cessa vite de croître, et commença de préparer une fleur.
Der kleine Prinz, der der Entwicklung einer riesigen Knospe beiwohnte, fühlte wohl, es müsse eine wunderbare
Erscheinung aus ihr hervorgehen, aber die Blume wurde nicht fertig damit, sich in ihrer grünen Kammer auf ihre Schönheit vorzubereiten.
→Le petit prince, qui assistait à l’installation d’un bouton énorme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle, à l’abri de sa chambre verte.
Sie wählte ihre Farben mit Sorgfalt, sie zog sich langsam an,
sie ordnete ihre Blütenblätter eins nach dem andern.
→Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales.
Sie wollte nicht wie die Mohnblüten ganz zerknittert herauskommen.
→Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots.
Sie wollte nicht früher erscheinen als im vollen Ornat ihrer Schönheit.
→Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté.
Nun ja! sie wollte gefallen.
→Eh ! oui. Elle était très coquette !
Ihre geheimnisvolle Toilette hatte also Tage und Tage
gedauert.
→Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours.
Und dann, eines Morgens, gerade zur Stunde des Sonnenaufganges, hatte sie sich enthüllt.
→Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée.
Und die, die mit solcher Genauigkeit gearbeitet hatte, sagte gähnend:
→Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bâillant :
»Ach! ich bin kaum aufgewacht … Ich bitte um Verzeihung …
→Ah ! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon…
Ich bin noch ganz zerrauft …«
→Je suis encore toute décoiffée…
Da konnte der kleine Prinz seine Bewunderung nicht mehr verhalten:
→Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration :
»Wie schön Sie sind!«
→– Que vous êtes belle !
»Nicht wahr?« antwortete sanft die Blume. »Und ich bin zugleich mit der Sonne geboren …«
→– N’est-ce pas, répondit doucement la fleur. Et je suis née en même temps que le soleil…
Der kleine Prinz erriet wohl, daß sie nicht allzu bescheiden war, aber sie war so rührend!
→Le petit prince devina bien qu’elle n’était pas trop modeste, mais elle était si émouvante !
»Ich glaube, es ist Zeit zum Frühstücken«, hatte sie bald hinzugefügt, »hätten Sie die Güte, an mich zu denken?«
→– C’est l’heure, je crois, du petit déjeuner, avait-elle bientôt ajouté, auriez-vous la bonté de penser à moi…
Und völlig verwirrt hatte der kleine Prinz eine Gießkanne mit frischem Wasser geholt und die Blume bedient.
→ Et le petit prince, tout confus, ayant été chercher un arrosoir d’eau fraîche, avait servi la fleur.
So hatte sie ihn sehr bald schon mit ihrer etwas scheuen Eitelkeit gequält.
→Ainsi l’avait-elle bien vite tourmenté par sa vanité un peu ombrageuse.
Eines Tages zum Beispiel, als sie von ihren vier Dornen
sprach, hatte sie zum kleinen Prinzen gesagt:
→ Un jour, par exemple, parlant de ses quatre épines, elle avait dit au petit prince :
»Sie sollen nur kommen, die Tiger, mit ihren Krallen!«
→– Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes !
»Es gibt keine Tiger auf meinem Planeten«, hatte der kleine Prinz eingewendet, »und die Tiger fressen auch kein Gras.«
→ – Il n’y a pas de tigres sur ma planète, avait objecté le petit prince, et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.
»und die Tiger fressen auch kein Gras.«
→et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.
»Ich bin kein Gras«, hatte die Blume sanft geantwortet.
→– Je ne suis pas une herbe, avait doucement répondu la fleur.
»Verzeihen Sie mir …«
→– Pardonnez-moi…
– Je ne crains rien des tigres, mais j’ai horreur des courants d’air.
→„Já se tygrů vůbec nebojím, ale mám hrůzu z průvanu.
Hätten Sie keinen Wandschirm?«
→Vous n’auriez pas un paravent ?
Grauen vor Zugluft? … Das sind schlechte Aussichten für
eine Pflanze, hatte der kleine Prinz festgestellt.
→« Horreur des courants d’air… ce n’est pas de chance, pour une plante, avait remarqué le petit prince.
Diese Blume ist recht schwierig …
→ Cette fleur est bien compliquée…
»Am Abend werden Sie mich unter einen Glassturz stellen.
→ » – Le soir vous me mettrez sous globe.
Es ist sehr kalt bei Ihnen.
→ Il fait très froid chez vous.
Das ist schlecht eingerichtet.
Da, wo ich herkomme …« Aber sie hatte sich unterbrochen.
→ C’est mal installé.
Là d’où je viens… Mais elle s’était interrompue.
Sie war in Form eines Samenkorns gekommen.
→ Elle était venue sous forme de graine.
Sie hatte nichts von den anderen Welten wissen können.
→Elle n’avait rien pu connaître des autres mondes.
Beschämt, sich bei einer so einfältigen Lüge ertappen zu
lassen, hatte sie zwei oder dreimal gehustet, um den kleinen Prinzen ins Unrecht zu setzen:
→ Humiliée de s’être laissé surprendre à préparer un mensonge aussi naïf, elle avait toussé deux ou trois fois, pour mettre le petit prince dans son tort :
»Der Wandschirm …?«
→– Ce paravent ?…
»Ich wollte ihn gerade holen, aber Sie sprachen mit mir!«.
→– J’allais le chercher mais vous me parliez !
Dann hatte sie sich neuerlich zu ihrem Husten gezwungen, um ihm trotzdem Gewissensbisse aufzunötigen.
→Alors elle avait forcé sa toux pour lui infliger quand même des remords.
So hatte der kleine Prinz trotz des guten Willens seiner Liebe rasch an ihr zu zweifeln begonnen, ihre belanglosen Worte bitter ernst genommen und war sehr unglücklich geworden.
→Ainsi le petit prince, malgré la bonne volonté de son amour, avait vite douté d’elle. Il avait pris au sérieux des mots sans importance, et était devenu très malheureux.
»Ich hätte nicht auf die hören sollen«, gestand er mir eines Tages.
→« J’aurais dû ne pas l’écouter, me confia-t-il un jour,
»Man darf den Blumen nicht zuhören, man muß sie anschauen und einatmen.
→ il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer.
Die meine erfüllte den Planeten mit Duft, aber ich konnte
seiner nicht froh werden.
→La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m’en réjouir.
Diese Geschichte mit den Krallen, die mich so gereizt hat, hätte mich rühren sollen.«
→ Cette histoire de griffes, qui m’avait tellement agacé, eût dû m’attendrir… »
Er vertraute mir noch an:
→Il me confia encore :
»Ich habe das damals nicht verstehen können!
→« Je n’ai alors rien su comprendre !
Ich hätte sie nach ihrem Tun und nicht nach ihren Worten beurteilen sollen.
→J’aurais dû la juger sur les actes et non sur les mots.
Sie duftete und glühte für mich.
→Elle m’embaumait et m’éclairait.
Ich hätte niemals fliehen sollen!
→ Je n’aurais jamais dû m’enfuir !
Ich hätte hinter all den armseligen Schlichen Ihre Zärtlichkeit erraten sollen.
→J’aurais dû deviner sa tendresse derrière ses pauvres ruses.
Die Blumen sind so widerspruchsvoll!
→Les fleurs sont si contradictoires !
Aber ich war zu jung, um sie lieben zu können.«
→Mais j’étais trop jeune pour savoir l’aimer. »